ECRITURE CREATRICE
ET APPRENTISSAGE
DE LA LANGUE
Une expérience d'atelier
d'écriture
à Marseille
par
Jean-Pierre Depétris
Préface
Durant le premier semestre 1998, j'ai
été appelé à conduire un atelier
d'écriture au centre social Kléber avec un groupe
d'adulte qualifiés d'illettrés, dans le cadre d'un
stage d'insertion et d'alphabétisation. La plupart savaient en
fait lire et écrire leur langue. En ce qui concerne le
Français, à une ou deux exceptions près, ils
étaient plutôt analphabètes.
Une publication était prévue au
terme de cet atelier. On comprend sans peine, qu'à moins de
faire une plaquette en Comorien, en Arabe et en Vietnamien, il
n'était pas question de publier des textes faits par les
stagiaires, ni même, sérieusement, d'en produire,
à moins que je ne me fasse moi-même leur
scribe.
Eux, c'était apprendre le Français
qui les intéressait, et rien d'autre ; tout ce qui ne leur
paraissait pas immédiatement utile et d'un apport consistant
à cette fin cessait très vite de retenir leur
attention. Et j'avoue que, de mon côté, tout ce qui ne
met pas en jeu les mécanismes de la langue et de la
pensée cesse très vite de m'intéresser.
Après quelques tâtonnements, nous
n'eûmes pas beaucoup de mal à établir une
méthode de travail qui nous fit rapidement oublier les heures
qui passaient.
Mes réflexions et l'ébauche d'une
méthode qui s'est esquissée comme par
nécessité, me paraissent dignes d'intérêt,
aussi j'ai décidé d'en rendre compte dans ce qu'on
pourrait appeler un « mémoire » et qui tiendra lieu
tout autant de rapport que de production de l'atelier.
Ce travail a été
rédigé un peu comme un journal. Je n'ai pas tenu
à le retravailler au-delà d'une certaine mesure et me
suis contenté de l'architecturer par une numération
hiérarchique.
© 1998, J-P Depétris
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