Trucs et astuces

 





Pratique de l'espace

Les Chinois plaçaient l'est au sommet de leurs cartes, là où naissait le jour, qui descendait donc.

Les Arabes plaçaient le sud en haut et le nord en bas. Aussi le jour se levait-il à gauche.

Prendre la carte de son quartier et la regarder ainsi. Puis observer son quartier en gardant en tête la carte ainsi tournée. Il apparaît alors comme on ne l'aura encore certainement jamais vu.



Pratique du calcul

Il est assez facile de compter jusqu'à un. « Il reste une feuille sur l'arbre » : point n'est besoin de rien connaître des autres feuilles. Il n'est même pas nécessaire de distinguer l'altérité de la pluralité.

Pour compter jusqu'à deux, il nous faut bien distinguer ces deux précédentes notions ; distinguer l'un et l'autre, et l'un l'autre de la pluralité.

Pour compter jusqu'à trois, c'est réellement plus difficile. Autant passer à quatre tout de suite. Quatre n'est jamais que deux fois deux, et quantité de choses vont par quatre. On se demande si quiconque aurait jamais su compter jusqu'à trois si ce n'était pas nécessaire pour passer à quatre. Trois se déduit de quatre, et c'est certainement ainsi qu'on apprend à soustraire.

Compter jusqu'à cinq est encore bien plus difficile et demande de bons doigts — sans doute plus d'un jeu. Au-delà de cinq, on doit s'en remettre à de plus solides prothèses cognitives.



Le concept de coerrance

Le concept de cœrrance est déterminant pour comprendre le réel. Il permet de dépasser celui de loi, notamment de loi naturelle, qui ne s'applique qu'à la représentation.

Ainsi, la pomme qui paraît obéir aux lois de l'attraction est en cœrrance avec l'univers tout entier. En fait sa chute est libre et n'obéit à rien du tout. Elle cœrre simplement dans un schème spatio-temporel qui caractérise le réel ; celui-là même qui me permet de dire que ma maison s'approche quand je rentre chez moi.

Tout ce qui existe est cœrrant, et cœrrer est presque synonyme d'exister.

Le concept de cœrrance est très proche de l'anglais consistance (adj. consistant ; v. to consist).

Le concept anglais de consistance doit beaucoup aux traductions de l'œuvre de Poincaré, qui savait très bien prononcer cœrrance, mais ne savait pas l'écrire ; ce qui le gêna pour aller au bout de ses intuitions.

D'autres ont pensé l'errance, mais pas la cœrrance.




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