De l'invariable
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Chapitre quatrième
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De la luminosité de l'air. |
Le feu est chaud et lumineux. La terre obscure et froide. L'air étant souple et élastique, l'élément igné se glisse facilement en lui. Aussi l'air est-il un très bon vaisseau pour la lumière, et c'est pourquoi tu peux te fier à tes yeux pour avoir la certitude de ce que tu vois. |
De la réflexion sur l'eau. |
L'eau, conformément à sa nature, se répand en une surface plane. Une partie de la lumière pénètre en elle par des espaces entre les figures, qui ne sont pas liées. Une autre partie rebondit sur ces figures ; et lorsque l'eau est bien plane, les lignes lumineuses rebondissent dans une autre direction mais dans le même arrangement qu'elles avaient avant de rencontrer la surface. C'est pourquoi tu peux voir dans l'eau un reflet parfait des choses. |
Remarque sur ce qui précède. |
Tu remarqueras que nos yeux sont remplis d'eau ; et c'est ce qui nous permet d'y former des images. De cela tu peux parfaitement te rendre compte lorsqu'une affection quelconque te fait couler des larmes et que ta vue se trouble. |
De l'apparence. |
Tu vois donc que l'air et l'eau tiennent des rôles bien particuliers envers la lumière : le premier la transportant, et la seconde la réfléchissant. Les deux ensemble contribuent à créer la vision et l'image. L'apparence est cet élément qui tient ensemble les quatre autres. C'est pourquoi on l'a appelé « Quinte Essence ». |
De ce que la forme est visible. |
Le principe de la vision maintient en acte la contradiction entre essence mouvante et essence immuable. C'est lui, comme il t'a déjà été dit, que l'on appelle « Père » ou « Forme ». On le nomme aussi quelquefois « Image » ou « Figure ». Quelquefois encore on dit improprement « Modèle ». |