Qu'est-ce qu'un texte ?

PERSPECTIVES

   

I NOUVEAU JEU DE PROPOSITIONS

   

    1. Le verbe « lire » est ambigu.
    Un texte est lisible. Or, « lire » peut avoir plusieurs significations.
    Cela peut vouloir dire qu’un texte peut être prononcé, dans le même sens où une partition musicale peut être jouée. Observons qu’une machine, un simple programme, peut être capable de faire cela : il convertit les caractères en phonèmes.
    « Lire » peut aussi avoir une tout autre signification, a priori beaucoup moins claire, qui sous-entend que l’esprit voit tout autre chose que les yeux.
   
    2. Le texte recoupe musique et mathématiques.
    « Lire » a deux significations qui semblent plus particulièrement applicables à deux formes de langage : le langage musical et le langage mathématique.
    Lire une partition, cela signifie à peu près « la faire sonner » avec un instrument, sa bouche ou mentalement, mais certainement pas comprendre quoi que ce soit. C’est tout autre chose que lire : ax2+2z=y. Lire alors peut signifier comprendre des généralités et, éventuellement, développer des tautologies : ax2=y-2z.
    Ces deux façons de lire sont intimement mêlées lorsqu’il s’agit de lire un texte. C’est comme s’il s’agissait d’abord de le lire comme une partition musicale, puis de lire ensuite les sonorités produites comme une équation.
   
    3. L’écriture per se.
    Avant d’être lu, un texte doit être écrit. Il n’est pas essentiel qu’un texte soit lu après avoir été écrit. Il est essentiel qu’il ait été écrit avant que d’être lu.
    Le caractère essentiel d’un texte n’est donc pas sa lisibilité, voire sa « lecturabilité » mais ce qu’on pourrait appeler l’écrivibilité, ou la scripturabilité.
    Qu’un texte tombe des mains du lecteur ne l’empêche pas d’exister, mais avant cela, la plume ne doit pas être tombée des mains de l’auteur.
   
    4. Écriture et mémoire.
    Un texte est inscription de paroles dans une mémoire. Cela signifie généralement coder cette parole sous forme de signes visibles sur un support quelconque. Depuis un demi-siècle, ces signes peuvent êtres numérisés avant d’êtres inscrits sur un support où ils ne seront plus immédiatement accessibles au regard humain.
    Il y a aussi une préhistoire de l’écriture sous la forme de l’inscription de paroles dans la mémoire humaine. De telles paroles étaient généralement préformatées pour êtres aisément inscriptibles en mémoire : répétitions, rimes, rythmes, assonances… Ce formatage était déjà une ébauche d’écriture. Beaucoup de livres antiques et canoniques existaient avant d’avoir été écrits en une langue quelconque, avant même parfois que leur langue aient eu une véritable écriture.
   
    5. Écriture et programmation.
    La mise en mémoire a pour principale fonction de poser des jeux de langage pour les prolonger, les faire jouer entre eux, leur en faire produire de nouveaux, plutôt que de simplement les conserver. La mise en mémoire a toujours un rapport avec la programmation.
   
   



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de 16 fichiet html associés à une feuille de style (text1.css)
et d'un dossier "graphics" contenant 15 fichiers,
réunis dans un fchier txt_fr, que l'on peut librement télécharger.

© Jean-Pierre Depétris, avril 2002, avril 2003
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