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MÉTHODE RAISONNÉE POUR ÉCRIRE AVEC UN ORDINATEUR

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II ÉDITABILITÉ, LISIBILITÉ ET CARACTÈRES INVISIBLES

L’association des termes « caractères invisibles » est a priori paradoxale. Dans la mesure où un caractère est un signe visuel, il devrait être visible, et, en effet, on peut afficher des caractères invisibles, ce qui revient à les rendre visibles.

On affiche les caractères invisibles pour rendre plus commode l’édition d’un texte. Pour le lire, on les masque, car ils ne sont plus alors qu’une gêne.
Pour la lecture, les caractères invisibles ne sont que des espaces vides. Ils ne sont des caractères que pour l’écriture. Ils se comportent alors comme des caractères à part entière, visibles, reconnaissables, associés à des touches ou à des combinaisons de touches.

 

Le plus fréquent des caractères invisibles est l’espace entre les mots, généralement matérialisé par un point médian. Cet espace peut être insécable, par exemple, devant un point d’interrogation.

La typographie anglaise ignore les espaces insécables, et bien souvent, si ce ne sont les outils numériques, ce sont leurs utilisateurs qui l'imitent. Quand des caractères doivent se trouver sur la même ligne, comme le point d’interrogation et ceux qui le précèdent, ils ne laissent tout simplement pas d’espace. Bien que cette solution soit, en désespoir de cause, meilleure que de laisser passer un point d’interrogation en début de ligne, je ne vois aucune raison d’abandonner les conventions de la typographie française. L’espace insécable s’obtient en maintenant la touche option enfoncée tout en appuyant sur la touche espace.

Les puristes retiendront que les espaces peuvent exiger 1, 1/2 et 1/4 de cadratins, mais seulement quelques logiciels voués à la typographie peuvent le permettre.

Rappelons les conventions :


 
espace avant
espace après
,
non
oui
;
insécable
oui
:
insécable
oui
?
insécable
oui
!
insécable
oui
oui
insécable
non
oui
'
non
non
-
non
non
" "
oui - non
non - oui
( )
oui - non
non - oui
{ }
oui - non
non - oui
[ ]
oui - non
non - oui
« »
oui - insécable
insécable - oui



Le saut de paragraphe est le second caractère invisible en ordre de fréquence.

Bien que le caractère de saut de paragraphe s’affiche à la fin d'un paragraphe, il concerne en réalité le paragraphe suivant. Il détermine son alignement, son espacement entre les lignes, son alinéa s’il en a, son espace après, etc.

Pour se fixer les idées, si l’on convertit son texte en HTML, le caractère invisible que marque le saut de paragraphe ne sera pas converti en une balise fermante (</p>), mais dans la paire de balises du paragraphe suivant (<p></p>), ce qu’il est possible de vérifier sur le champ.

 

Il est possible de faire un renvoi à la ligne qui ne soit pas un saut de paragraphe en maintenant la touche majuscule enfoncée pendant qu’on appuie sur la touche retour.

Parmi les autres caractères invisibles, nous avons le saut de page, le saut de colonne, le saut de section et le saut de tabulation.

 

Tout ceci pourra paraître très rudimentaire, mais il suffit de parcourir des pages web pour observer que ces exigences ne sont généralement pas observées, malgré la richesse des boutons, la diversité des textures, et le soin porté aux rollovers. La plupart des traitements de texte sont pourtant capables de convertir très correctement en html les caractères spéciaux et les espaces insécables, si le texte a été bien composé.

 

J’attire l’attention sur la nature de ces caractères invisibles apparus avec l’usage de l’ordinateur, et qui matérialisent cette double nature du texte correspondant aux fonctions d’écriture et de lecture.

Ils donnent aussi une plus grande rigueur à la fonction des espaces de toutes sortes qui déterminent la lisibilité du texte (alinéas, marges, fins de pages, interlignages,…), en leur attribuant le statut de caractères à part entière.


Sur de nombreux point, les balises html sont comparables aux caractères invisibles des traitements et des éditeurs de texte, et tout particulièrement le saut de paragraphe et les balises <p></p>.



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© Jean-Pierre Depétris, 2002