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MÉTHODE RAISONNÉE POUR ÉCRIRE AVEC UN ORDINATEUR

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II. CONCILIER ÉCRITURE ET LECTURE




INTRODUCTION

Écrire, éditer, publier

Ce sont là trois termes distincts qui doivent d'abord être clarifiés.

On le remarquera, c'est généralement sous le terme de "bureautique" qu'on présente les logiciels de traitement de texte. Or, chacun le sait, faire de la bureautique, ce n'est ni écrire, ni éditer, ni publier.

 

- Écrire, cela suppose d'abord de ne pas s'égarer à travers des dizaines de pages, voire des centaines, des milliers, qui bien souvent ne sont pas seulement celles de l'ouvrage que l'on écrit, mais aussi de ceux que l'on consulte, de nos notes, nos documentations. Cela se pratique généralement dans un espace relativement limité, et l'on n'y parvient pas sans méthode. Chacun sait combien on peut facilement se perdre parfois dans une seule phrase.

L'ordinateur peut nous aider dans ce travail. C'est même à quoi il sert. D'un autre côté, il nous complique aussi la tâche. Un écran normal ne permet pas d'afficher lisiblement une page A4 entière, alors qu'on peut déjà étaler plusieurs feuilles ou plusieurs livres sur une table de bar. D'autre part, il nous prive du sens du toucher, si précieux pour éprouver l'épaisseur de pages brochées.

Naturellement, on aurait tort de se priver d'écrire à la plume, et d'imprimer autant de fois qu'il est nécessaire. On découvre vite alors que le principal problème consiste à s'assurer qu'un même tirage correspond bien au même document numérique de travail. De tels problèmes ne se posaient pas à l'époque du manuscrit et du tapuscrit.

 

- Éditer a donc pris un sens nouveau. L'édition est devenue un moment de l'écriture. Nous rééditons perpétuellement notre ouvrage pendant que nous l'écrivons. Nous l'éditons, même si nous ne cherchons pas (encore) à le rendre public, le publier.

 

- Publier prend alors aussi un sens nouveau. Certes, il s'agit toujours de rendre public un écrit, mais la question prend ici le sens de l'éditer dans un format public. L'intérêt n'est pas alors seulement d'offrir un texte à la lecture publique, mais aussi, pour l'auteur seul, de s'assurer qu'il y accédera encore à l'aide d'une autre application, d'un autre système, d'une autre machine.





I PREMIÈRES CONCLUSIONS

Nous retiendrons d’un premier tour d’horizon quatre types de format et quatre principales sortes d’outils : les traitements de texte et leurs formats propriétaires, le PDF et le gestionaire d'impression, le texte brut et les éditeurs de texte, le HTML et les éditeurs html wysiwyg et non wysiwyg.



OUTILS
FORMATS
Traitements de texte
Formats propriétaires
PDF
Éditeurs de texte
Texte brut
HTML
Éditeurs HTML

Éditeurs wysiwyg
HTML




Format spécifique
à un logiciel
Format spécifique
à un système
Format universel
Formats Word, AppleWorks, Nisus, StarOffice …
Texte brut
RTF
PDF
html





Nous avons vu que le traitement de texte sert à écrire et à éditer du texte. Son format propriétaire n’est pas adapté à le sauvegarder pour l’archiver et le transmettre.

Il est donc très important de savoir à quoi l’on destine le texte que l’on écrit sur un traitement de texte : à l’impression, à l’internet, à la conservation pour d’ultérieures rééditions.
Dans l’idéal, nous pourrions souhaiter laisser ouvertes toutes ces possibilités. Il est alors avant tout important de bien les comprendre, et, pour cela, nous devons d’abord bien comprendre ce qu’est un texte.

 

Jusqu’à ces dernières décennies, une telle question pouvait se contenter de la réponse intuitive qu’un texte était une suite de caractères tracés à l’encre sur du papier, ou à la rigueur, imprimés ou gravés sur un matériau quelconque. Une telle conception est devenue aujourd’hui très insatisfaisante.

Tout d’abord, nous pouvons commencer à considérer deux faces du texte, ou deux états, deux façons d’être, distincts : celui où il s’écrit et celui où il se lit.

Ensuite, nous savons qu’un texte écrit à l’encre sur du papier est fixé dans la surface tangible et invarante d’une page. Cette surface perd toute sa réalité tangible et son invariance sur l’écran, et le texte y devient extrêmement souple, et ruisselant comme de l’eau qu’on doit canaliser.

 




Il appartient donc d’abord à l’auteur de définir sa stratégie envers le texte. Il peut lui sembler souhaitable de le coller définitivement sur une surface fixe. Ce pourrait être le cas d’un poème spatialiste, où chaque lettre doit conserver un place précise dans un espace qui le demeure aussi.

Il peut au contraire lui sembler préférable que son texte demeure autonome de sa mise en page ; en somme, qu’il ne subisse aucune altération si le nombre de mots par lignes ou la surface de la page varient.

 

Les possibilités sont immenses, et celles de concilier les options, diverses, à la condition d’être capable de les concevoir et d’en fixer le choix. La plupart du temps, nous sommes moins bloqués faute de savoir comment faire ce que nous voulons, que faute de savoir ce que nous voulons faire.

Il existe en général des quantités de moyens, voire des expédients, pour réaliser ce qu’on cherche, et qui ne découlent souvent que du bon sens. C’est à quoi la lecture des manuels et de l’aide à l’écran de nos outils est insuffisante, quoique nécessaire.

Mon diagramme offre une représentation claire des objectifs que l’on poursuit. Bien souvent, la difficulté ou l’impossibilité de réaliser ce que l’on cherche découle d'objectifs contradictoires. (Par exemple, fixe et fluide sont contradictoires, et si lisible peut exclure éditable, éditable peut difficilement exclure lisible.)

Format propriétaire dans son logiciel

Format propriétaire portabilité

pdf

Texte brut

Code source

html

 

 

 

 


Note ; La plupart des traitements de texte libres, Open Office, Abiword… utilisent des formats libres, comme Tex (voir TeX et LaTeX), ce qui constitue un très grand avantage.

 

 

 

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© Jean-Pierre Depétris, 2002