PRÉSENTATION
Lédition de ce site a été réalisée au Collège Gérard Philipe dAvignon avec une douzaine délèves de différentes cinquièmes, Sylvie Liotier, professeur de Français et moi-même. Jai tenté de guider les élèves sur tout le chemin qui va de lécriture à lédition, en leur permettant, autant que possible de comprendre, si ce nest de contrôler le processus. (Voir le projet tel quil a été conçu.)
Avec Sylvie Liotier, jai choisi dintervenir
le moins possible en aval de la réalisation des élèves,
préférant leur offrir des heuristiques et un accompagnement
technique, quitte à ce quils produisent des textes
moins aboutis, du moment quils les amenaient eux-mêmes
le plus loin possible dans le sens de cet aboutissement. Naturellement,
nous aurions pu nous entendre sur un parti pris contraire qui aurait
pu être tout aussi justifiable.
Le plus important, et le plus difficile, est que lélève ne croie pas ce quon lui dit, mais voie ce quon lui montre. Jai été surtout attentif à ce quil assimile ce quil faisait. Jemploie assimiler de préférence à comprendre, dans le sens où je suis moins soucieux de la capacité dexpliquer que de celle de refaire, ou encore de trouver de nouvelles voies à partir de celles quon a empruntées.
La structure du site épouse la façon dont nous avons travaillé. Il est composé de plusieurs séquences de trois parties qui peuvent être affichées par deux : présentation de la méthode, textes écrits par les élèves, et documents dont nous nous sommes servis. Il a été réalisé en ligne et en temps réel. On a pu suivre son évolution sur le net depuis décembre 2001, les textes étant accessibles aux élèves à tout moment.
J'ai souhaité conserver jusqu'à
son terme le caractère d'écriture en procès.
J'ai même pensé un temps utiliser les ressources de
l'écriture en ligne qui permet de conserver différentes
versions ainsi que mes commentaires et mes critiques et les modifications
qu'elles inspirent.
Les élèves ont été invités, en supplément, à réaliser chacun une page personnelle pour présenter comme ils lentendaient leur propre travail. Tous ne lont pas fait. Jai essayé de leur montrer comment le choix dune police ou dune mise en page pouvait servir le texte, plutôt que le décorer.
Est-ce que ça a marché ? Il
me semble que oui. Lobjectif a été atteint.
Tout na pas pour autant bien marché, loin sen
faut.
Comprenons bien dabord la perspective dans laquelle un tel atelier nous place. Il ne sagit pas de donner à lenfant des connaissances et des outils, puis de vérifier quil sen sert correctement en le corrigeant et ly aidant. Sil sagit bien de lui donner au départ de tels outils, cest pour quil se lance dans une façon de les utiliser, disons, cavalière. Cavalière au sens le plus littéral du terme : quil les chevauche et les dompte.
Comment éviter alors le double écueil du respect scrupuleux des méthodes comme de leur ignorance pure et simple ? En souplesse, assurément.
Linformatique peut nous y aider, comme
jai déjà eu loccasion de le vérifier,
et comme jen donne une idée dans la page suivante (le
projet tel quil fut conçu). Linformatique
nous a aussi abondamment empoisonné la vie, justifiant les
premières réticences de S. Liotier, mais justifient
aussi l'urgence de se frotter aux difficultés et dy
réfléchir.
Les nouvelles technologies sont à leurs balbutiements et demeurent dun emploi complexe, même pour un usage basique et passif (fût-il interactif). Je ne crois pas quon doive attendre que les producteurs de matériels et de logiciels trouvent rapidement des solutions à notre place. Alors ?
Alors pénétrons-nous dabord de cette évidence que tout ce qui est fait avec un ordinateur doit, à un moment ou à un autre, en sortir. Ce qui signifie quon peut bien choisir le matériel et le logiciel que lon veut, du moment que lon noublie pas que, pour exister, ce que lon fait doit sen émanciper.
Aussi ne confondons pas lapprentissage dun produit avec celui dune technique. Le premier peut paraître plus simple au départ, surtout sil est associé à une chaîne de produits conçus pour fonctionner entre eux. Il en résultera à termes des complications aussi inextricables quinutiles.
Pensons quil ny a entre lécriture
et linformatique aucune discontinuité, et que leur
dissociation est préjudiciable à lapprentissage
de lune comme de lautre, et plus particulièrement,
du Français.
Linternet est un moyen de transmission
aussi libre et universel que lencre et le papier, pas une
marque déposée, de même que le html qui est
son langage. Il ne change rien aux exigences de la langue et de
la typographie française, lui ajoutant seulement celle dun
code stable et transparent.
Ceci nous éloigne de la poésie ? Je ne crois pas. Lions-le, au contraire.
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