Quoiquon imagine, on peut limaginer
plus grand ou plus petit. Il est dailleurs courant, pour
tout ce que produit la nature ou lindustrie, de trouver des
versions naines.et des versions géantes.
Limagination.alors se prend vite
à faire sauter toute limite au gigantisme comme au nanisme.
Or il y a des limites. Un invertébré ne pourra
être aussi gros que peut lêtre un
vertébré, et inversement. Le plus fin cartilage doit
avoir une épaisseur minimale, et la plus épaisse
chitine ne pourrait supporter un trop gros poids.
Voilà le paradoxe de limagination
géométrique : imaginer la puce géante
serait imaginer une transformation des propriétés
mécaniques, chimiques et magnétiques des
matériaux qui la composent et aussi qui lentourent.
À moins que ce soit imaginer la transformation de la puce seule.
Dans ce cas, rêvez tant ce que vous voudrez
votre puce géante, mais vous ne pourrez jamais la concevoir
quelque part. Dans lautre, cest
comme si vous aviez tout grossi à léchelle, de
proche en proche, et comme si rien.en fait
navait été grossi.
Cest comme un arbre qui paraît
minuscule sur la colline.et qui devient
plus gros.quand vous en approchez. Or grossir,
ou diminuer, cela doit bien sentendre par rapport à
ce qui ne varie pas.
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