Home
Voyages à Bolgobol

EN REVENANT À BOLGOBOL

Jean-Pierre Depetris

© 2004

»

ARRIVÉE À BOLGOBOL

Cahier I
Arrivée par la Chine

 

 

 

 

Le 19 avril

Lu dans le Quotidien du peuple en français

Des verres romains datant de plus de 1 700 ans, importés probablement de la Rome antique, ont été découverts dans une tombe ancienne localisée dans la province orientale de l'Anhui, a informé samedi le département local des vestiges culturels.

La tombe ancienne a été mise au jour lors de la construction d'une route dans le village de Zhulong du district de Dangtu à l'Anhui. Les archéologues ont estimé que la tombe a été construite durant la dynastie des Jin de l'est (317-420).

Recouvertes des roches, ces verres semblent de fabrication traditionnelle romaine.

D'après le département local des vestiges culturels, le propriétaire de la tombe pourrait être une famille éminente de la dynastie des Jin de l'est.

A l'heure actuelle, les verres ont été envoyés à l'université des sciences et technologies de Chine dans l'Anhui pour y être étudiées et analysées.

Source: xinhua

Le Quotidien du Peuple en ligne,

<http://french.peopledaily.com.cn/>.


(L'Anhui est une province à quelques cinq cents kilomètres de Shanghaï dans la vallée du Yangzi Jiang, presque aussi peuplée que la France bien que trois fois plus petite.)


Je reviens dans le Marmat par le même chemin que j'avais pris l'an dernier pour repartir. Je ne suis pas passé par Quantoun cette fois. Je suis arrivé à Shangaï.


Le 20 avril

L'éternelle Chine nouvelle

La Chine nouvelle est surprenante. Elle montre d'abord un double visage dont on soupçonne qu'aucun n'est le vrai : celui d'un monde préindustriel, et d'un autre post-fordiste.

Dans le centre moderne de Shangaï, je me suis senti pauvre. Ailleurs, dans les campagnes, je me suis senti insolemment riche. On est dans le tiers-monde.

Heureusement, en Chine il y a des Chinois, et quand on les rencontre, le double masque tombe. On ressent alors l'incomparable et millénaire qualité de vie, qui a fait que, tout au long d'une histoire qui ne fut pas souvent idyllique, si peu de Chinois ont eu le goût d'émigrer.


Arrivée à Canton

Comme les Provençaux, les Chinois du sud prisent les pins qui étendent leurs branches au-dessus d'un chemin ou d'une cour : les pins aux troncs convulsifs, couchés sur le côté par un vent régulier. Les peintres des deux pays ont une affection particulière pour ces formes végétales, à la fois tourmentées et apaisantes, qui portent l'empreinte de la violence des éléments tout en s'en faisant une protection pour le passant ou l'homme qui se repose.

Ces formes, fréquentes sur les céramiques et les faïences provençales, en noir sur des fonds jaune de Mars, ont certainement été empruntées à la décoration chinoise qui les prisait depuis bien plus longtemps, à la même époque peut-être que les techniques d'impression des tissus provençaux.


Le 21 avril

Les deux Chines et les deux Occidents

Curieusement, quand on quitte la Chine côtière pour s'enfoncer dans le continent, on commence à sentir l'Occident bien avant le Qinghaï ou même Chengdu à l'entrée du Sichuan. C'est une expérience étonnante, car cette Chine profonde est pourtant la moins « occidentalisée ».

Depuis une trentaine d'années, la Chine connaît une incessante migration intérieure, une Conquête de l'Ouest. Le Xinjiang est son Far West. On le sent dans le regard de ces millions de nouveaux migrants : les autochtones sont déjà pour eux des Occidentaux, pétris de culture tibétaine, mongole et islamique, des étrangers de l'intérieur, en un mot des barbares, des sauvages comme vous et moi. Il en résulte une certaine proximité quand on est un étranger de l'extérieur.


Les modes de vie hérités de l'Occident viennent pourtant de la côte entre Hong-kong et Shanghaï. Il y aurait en somme deux Chines traditionnelles et deux Occidents. L'un est celui qui demeure à l'Ouest, tardivement sinisé, au-delà de la Grande Muraille, qui se prolonge le long de la vieille route de la soie jusqu'à l'Oural et la Méditerranée. L'autre vient de l'Est, du Pacifique.

Il y a donc aussi deux Chines : La Chine profonde et continentale, et la Chine nouvelle qui est en train de « cuire » le capitalisme. Elle possède aujourd'hui plus de dollars que n'en ont encore les USA.


La cuisine chinoise

« Cuire », cuisiner, est un verbe à forte valeur métaphorique en Chine. On a depuis longtemps utilisé à propos des étrangers les termes de barbares crus et de barbares cuits — quoique je préfère la traduction par « sauvages ». Il y a en Chine une métaphore permanente entre cuisine et civilisation.

Les Chinois ne perçoivent pas le capitalisme moderne comme un implant étranger — rien n'est réellement étranger en Chine, seulement « cru » —, et ils sont en train de le cuisiner.

Le droit de la Chine Populaire ignore largement le commerce, qui le lui rend bien. Personne ne semble s'en soucier. Ni les profiteurs, ni les victimes n'attendent beaucoup d'un état de droit. Ils ont mieux que cela : une civilisation.

L'Occident a un vieux fond de féodalisme. Celui-ci est en passe de reprendre du poil de la bête dans la carcasse d'un capitalisme pourrissant, même en Amérique du Nord qui n'a pourtant jamais été féodale, mais ou le billet vert finit par tenir lieu de sang bleu. Rien de semblable en Chine.

Le 22 avril

Encore sur la cuisine chinoise

Pas de grands monuments pour des généraux, ni pour des saints, même pas pour des poètes. La plupart des antiques pagodes honorent la mémoire d'ingénieurs : inventeur de l'horloge hydraulique, du bateau à roue...

Les lois en Chine et le fonctionnement des appareils d'état furent toujours déplorables. Un empereur le justifia : Le peuple au moins sait qu'il n'a rien à en attendre.

La Chine est devenue le véritable centre du capitalisme. le Parti Communiste contrôle pourtant l'état sans partage. Le communisme aussi a été cuisiné.


Le 23 avril

Mon compagnon de voyage

À Shangaï, j'étais attendu avant de repartir pour le Marmat. N G est professeur de philosophie à l'Université. Il parle bien le français. Je l'ai connu à Aix-en-Provence il y a une dizaine d'années. N G a été Garde Rouge dans sa jeunesse. « Nous savons maintenant qu'un grand bond en avant n'est pas la bonne stratégie quand on est au bord du gouffre », m'a-t-il confié facétieux.

Je lui ai présenté Tchandji l'an dernier, qui l'a invité chez lui cette année. Tchandji est un professeur de chinois éleveur de chevaux dans le nord du Marmat que j'ai rencontré lors de mon premier voyage. Je suis très content d'avoir un compagnon de trajet. Je ne sais pas comment j'aurais pu supporter autrement ces longues journées de train.


Le 24 avril

Dans le train

Les Chinois ont un art consommé d'être seuls ensemble. Polis, prévenants, ils vous ignorent pourtant. Hier, à cent dans une voiture prévue pour quarante passagers, on se sentait à peine gêné par la promiscuité.

Ils s'installent sur un coin de banquette, si ce n'est à même le sol. Ce bout d'espace devient le leur, un chez-soi où ils s'isolent. Ils se perdent comme vous dans la contemplation du paysage, ou la conversation d'un proche. Ils s'isolent mais ne s'enferment pas : ils ne manquent pas d'attention quand il convient d'en accorder.


Notre voisin de gauche quittait l'usine pour tenter sa chance dans l'ouest. Un cousin l'attend qui a déjà créé une entreprise de sous-traitance. Celle qui nous fait face va rejoindre son amant, parti il y a trois ans. Elle a abandonné son emploi de vendeuse.

Tous semblent n'avoir que des rêves simples. J'hésiterais à les dire petits, tant ils leur donnent, je ne sais comment, une ampleur et un parfum d'aventure dont je ressens le vertige. Il y a de la peur en eux, pas de l'angoisse, pas de la frayeur : la peur qui trempe le courage. Ils avancent sur elle sans hésitation.

N G a fait le traducteur dans une longue conversation avec mon voisin de droite sur la commande numérique dans le refroidissement des dispositifs à pression hydraulique.


À Kachgar

Le ville de Kachgar est à l'extrême ouest de la Chine, entre le désert du Taklamakan et le Kirghizstan, dans la république autonome du Xinjiang. Son nom signifie « caverne (ghar en arabo-persan) de jade (qash en ouïgour) ».

À la différence d'Ürümqi, la capitale officielle du Xinjiang, complètement chinoise, Kachgar est restée une ville fortement ouïgoure. La ville est actuellement modernisée. La vieille ville est systématiquement détruite et remplacée par des rues modernes. Bien que la population demeure à forte majorité ouïgoure, la proportion de Hans est en constante progression.

Kachgar est le lieu d'origine du linguiste Mahmoud de Kachgar. Il composa vers 1075 en arabe un remarquable Recueil des langues turques (dîwân lughât 'at-turk) qui est une source précieuse de connaissance des divers dialectes turcs médiévaux. Un conte des Mille et une nuits (Le Conte du tailleur, du bossu, du Juif, de l'Intendant et du Chrétien) se déroule à Kachgar. On y parle l'ouïghour et le dialecte chinois local.


Le 25 avril

Entrée dans le nord du Marmat

La dernière partie du trajet se fait dans un train moins bondé mais plus rustique. Le désert cède progressivement la pas à des plaines vertes où paissent des troupeaux de yacks, de chèvres et surtout de chevaux de plus en plus nombreux. On y aperçoit de loin en loin les yourtes blanches des éleveurs.


Je ne sais pourquoi les idéologues qui ont voulu voir dans l'URSS le « communisme réel » affirment tout aussi péremptoirement que la Chine « a abandonné le communisme ». Logiques avec eux-mêmes, ils prédisent depuis vingt ans le reversement imminent du Parti Communiste qui leur semble un anachronisme.

Du côté de ce parti, nul ne prétend d'ailleurs que la Chine soit communiste du simple fait qu'il la dirige. Le PPC revendique bien plus modestement « la construction du socialisme ». On pensera ce qu'on voudra de la façon dont ils s'y prend, mais c'est déjà plus conforme aux principes marxistes qui l'inspirent.


La baisse tendancielle du taux de profit

« Non, dis-je à N G, le stade de la domination réelle du capital correspond à la baisse tendancielle du taux de profit. »

« L'industrialisation immobilise une part croissante du capital dans les usines et leurs machines, alors que la proportion des salaires diminue, ajouté-je. Comme la plus-value ne se retire que des salaires, sa part décroît sur celle du capital fixe, figé dans les installations industrielles. À ce moment-là, le capital cesse d'être un aiguillon pour le progrès et la modernisation. Il en devient plutôt le frein. C'est sur cette analyse que s'achève le Livre IV du Capital. Je veux bien t'accorder que tu puisse lire mieux que moi l'allemand, mais pas que tu aies pu y lire autre chose. »

« Je ne te dis pas le contraire, me répond N G. Le Livre IV s'achève ainsi parce que Karl Marx est mort en l'écrivant, non parce que ce serait la fin qu'il aurait dû avoir. »

« Et comment fais-tu pour savoir ce que Marx n'a pas écrit ? »

« Je n'en sais rien, je sais seulement ce qu'il a écrit dans ses autres ouvrages : la Première Critique de l'Économie Politique et les Fondements de la Critique de l'Économie Politique. Ne trouves-tu pas que Le Capital se donne pour un projet bien trop ambitieux pour se conclure sur la seule description d'une crise économique qui, on le sait bien aujourd'hui, n'était pas fatale ? »

« L'ouvrage est inachevé. »

« Que disons-nous d'autre ? »


Valeur, salaires et capital

« La baisse tendancielle du taux de profit, ce n'est pas seulement l'étouffement du capital par son propre développement. C'est la limite de la quantification de la valeur par le temps de travail. » Continue-t-il. Voilà qui me laisse sans voix. La mesure de la valeur par le temps de travail m'a toujours paru la clé de voûte de la théorie marxiste, sa limite indépassable.

« Clé de voûte, peut-être, me répond-il, mais pas indépassable : nécessairement dépassée, au contraire. »

« Plus la technique progresse et moins le temps de travail intervient dans le procès de production. Si nous prenons une pioche, toi et moi, il se peut que nous ne travaillions pas à la même vitesse. Si nous formons des équipes au hasard, il est probable que les différences s'estomperont, et que toutes, si elles ont le même nombre de bras, auront une productivité identique. » 

« Si au lieu de pelles et de pioches, nous prenons des excavatrices, il n'y aura alors aucun point commun entre la productivité et le temps de travail. »


« Pas nécessairement, le coupé-je. Un dispositif complexe peut n'exiger qu'un travail non qualifié, et même d'autant moins qualifié que le système est expert. Dans ce cas, n'importe quel groupe d'ouvriers sur une chaîne aura une production comparable à une autre sur une chaîne semblable, et parfaitement apte à quantifier la valeur par le temps de travail. »

« Exactement, me répond-il. Tu es bien d'accord cependant que ces ouvriers auront une productivité très supérieure à ceux qui travaillent avec des dispositifs traditionnels ? »

« Sans aucun doute. »

« Ils produisent donc beaucoup plus en y passant le même temps et en y employant la même force de travail. »

« Je suis d'accord. »

« Ce n'est donc ni leur temps ni leur force de travail qui produit ce surcroît de richesse, mais le dispositif qui a été conçu et mis en œuvre par d'autres travailleurs. »

« Que veux-tu dire ? »

« Je veux dire que la plus grande part de la richesse n'aura pas en réalité été produite par des travailleurs sans qualification, mais par des travailleurs très qualifiés au contraire : des ingénieurs, des chercheurs. »

Je me demande avec un peu de méfiance où il veut en venir.

« Ce sont eux, me répond-il, qui produisent l'essentiel de la richesse, et elle n'a aucun rapport avec un quelconque temps de travail. »

« Et alors ? »


« Alors, fait-il, la monnaie n'a plus aucun référent réel dans un temps de travail socialement nécessaire. Elle ne représente littéralement plus rien. Elle n'a proprement plus de valeur. »

« Plutôt les propriétaires se retournent-ils vers la seule force productrices réelle : le savoir technique. Ils se l'approprient sous forme de brevets, et tentent d'en interdire l'accès au plus grand nombre. »

« Après le capitalisme foncier, commercial puis industriel, la domination réelle du capital produit le capitalisme intellectuel. Tu observeras que les travailleurs intellectuels ne sont pas, et sont même de moins en moins, les propriétaires du capital intellectuel, pas plus que les ouvriers industriels ne l'ont jamais été de leurs usines... même en Chine. »

Le 26 avril

À Bisdurbal chez Tchandji

Tchandji a abandonné l'enseignement du Chinois à l'université de Bisdurbal pour se consacrer entièrement à l'élevage des chevaux. L'ordinateur n'est certainement pas pour rien dans ce choix qui lui permet de mener tout à la fois une vie de nomade et d'intellectuel, à l'aide seulement de deux petits panneaux solaires judicieusement placés sur le toit de sa yourte.

La cinquantaine, il est plutôt maigre et nerveux, contrairement à ses compatriotes des territoires du nord qui sont plutôt trapus et calmes. Dans le sud, le type caucasien est plus courant. Les populations sont de toute façon très mélangées, et l'on ne prête pas beaucoup d'attention aux particularités physiques, car elles n'ont que des rapports lointains avec les langues et les coutumes.


La conversation à trois n'est pas facile. Je parle français avec N. G. et anglais avec Tchandji. Eux se parlent en chinois.

J'ai commencé à mettre au propre mes notes sur la musique chinoise, prises en interrogeant N. G.


La musique chinoise

Au temps de l'empereur Houang-ti, il y a plus de vingt-cinq siècles, son ministre Ling Loueng, dans la ville de Hie-k'i, prit des bambous d'une égale grosseur et les coupa dans l'intervalle de deux nœuds. Il souffla dans celui qui était plus long de trois pouces et neuf dixième, il produisit le son fondamental « houang-tchong » (la cloche jaune). Elle servit de base à la musique.

Deux phénix vinrent alors, un mâle et une femelle, et chantèrent six notes chacun. Ling Loueng coupa onze autres bambous pour produire les sons différents en rapports avec le houang-tchong initial. Il inventa ainsi les douze liu, constituant la gamme chromatique.


Les gammes sont produites par des progressions ascendantes de quintes à partir du houang-tchong (notre fa). Après quatre progressions de quintes, on obtient cinq notes : fa, do, sol, ré, la, qui forment, à leur place dans une octave, la première gamme pentatonique : fa, sol, la, do, ré.

Chacune des notes prend dans la gamme un nom qui indique sa fonction : la première, fa, se dit hong (le palais), la deuxième, sol donc, se dit chang (la délibération), la troisième kiao (la corne), la quatrième tche (la manifestation), et la cinquième (), yu (les ailes). Les cinq degrés de la première gamme pentatonique ont donné naissance à cinq modes : mode de kong : fa sol la do ré ; mode de chang : sol la do ré fa ; mode de kiao : la do ré fa sol ; mode de tche : do ré fa sol la ; mode de yu : ré fa sol la do.

La combinaison des douze liu avec les cinq modes a donné soixante tons différents. Vers l'époque Tcheou, deux notes complémentaires furent ajoutées dans la gamme pentatonique. L'une s'appelle pien-tche (tche bémol), l'autre pien-kong (kong bémol).


L'ancienne méthode pour compter les liu est inscrite dans le Che-ki de Sseu-ma Ts'ien : « Partant du houang-tchong multiplié par 2/3, on obtient lin-tchong. Lin-tchong multiplié par 4/3 donne t'ai-ts'ou (sol)... » 

Après les douze progressions de quintes, on devait retrouver le houang-tchong initial. On trouva plutôt un autre son d'un neuvième de ton plus haut. Il en résulta des siècles de recherches théoriques mathématico-musicales.

Sous la dynastie des Han, au troisième siècle, King Fang continua la progression jusqu'au quatorzième son, sö-yu (produit coloré). Il n'avait qu'une faible différence de 1/56 avec le houang-tchong initial. Pour avoir un chiffre juste, il fit encore six progressions et s'arrêta à nan-che (événement du sud).

Sous le règne de Wen-ti des Song, au cinquième siècle, Ts'ien Yo-tche poursuivit par les mathématiques la progression des liu jusqu'à 1/360, qu'il appela ngan-yun (chance de paix), à 1/134 de ton plus haut que le houang-tchong.


Ces calculs purement théoriques furent rejetés au douzième siècle par Ts'ai Yuan-ting. Les premiers douze liu étaient justes, mais le treizième son était un peu trop haut, et n'était donc pas le retour au houang-tchong. Il considéra aussi que les six premiers tons (fa do sol ré la mi) étaient justes, mais pas les six autres. Il adopta six liu auxiliaires tirés des soixante. Ce fut le système des dix-huit liu. Tchou Tsai-yu inventa les douze liu tempérés au seizième siècle, soit un peu moins d'un siècle avant que Johann Sebastian Bach n'écrive son Wohltemperierte Clavier.

 

 

»