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Jean-Pierre Depetris

Comme un vol de migrateurs


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Onzième carnet
Où il est question de culture
et d'expérience esthétique


Le 24 juillet

Olivier Auber m'a répondu tardivement à ce que je lui avais écrit en juin sur la perspective numérique.

Objet : Rép : Remarques sur la perspective numérique

Bonjour Jean-Pierre,

Je suis confus de ne répondre que maintenant. C'est que je vis dans une espèce de tourbillon… C'est d'autant plus con(fus) que rares sont ceux qui se penchent sur mes conjectures. Comme tu avais l'intention de publier ton texte sur le wiki, je me suis permis de copier coller ta contribution sur : http://perspective-numerique.net/wakka.php?wiki=JeanPierreDepetris

Nous pourrions continuer à discuter sur ce support si tu le veux bien.


Sublime, ta chute, « je » la trouve.

Pour répondre à la première partie de ton texte que je résumerais par : « dire qu'il y a une infinité d'ordres, cela peut signifier qu'il n'y en a aucun », c'est le « peut signifier » qu'il faut interroger à mon avis. En effet, cela peut signifier tout l'inverse. De la même manière qu'il y a concurrence des centres dans les perspectives spatiale et temporelle, cette concurrence existe aussi en matière de perspective numérique. Si le sacro-saint principe « the winner takes all » est vrai, l'une devrait l'emporter sur l'autre, par exemple Iphone versus Androïd. Ce qui se joue à mon sens dans cette concurrence est affaire de légitimité, et mon hypothèse est que de cette légitimité, chacun pourra bientôt en juger grâce à un phénomène d'acculturation extrêmement rapide aux canons de la perspective numérique, infiniment plus rapide que celui qui a prévalu à la Renaissance pour la perspective spatiale ou lors de la révolution industrielle et de l'avènement de télécommunications pour la perspective temporelle. C'est ce phénomène que j'imagine être la véritable l'essence de la « singularité » annoncée ici ou là. « Singularité » peut aussi vouloir dire scission ; il y aurait ceux qui choisiraient un code, et les autres le code concurrent, et ces deux blocs s'affronteraient peut-être (ou évidemment) comme les États de l'Est et de l'Ouest se sont affrontés. Mais si l'on pousse cette logique de concurrence des codes dans ses retranchements, cette scission agirait au niveau de l'espèce même, nous faisant revivre en sens inverse la préhistoire néanderthal-sapiens. Là, la notion d'État n'aurait plus de mise.

Toute la question de notre temps est de faire mentir Houellebecq, à suivre...

Olivier Auber

Ma réponse sur le wiki

Évidemment qu'une infinité d'ordres ne veut pas dire aucun. C'est comme si, sous prétexte qu'en un même lieu on ne peut reprendre la même photo, on niait les règles de la perspective.

Je suis perplexe envers la notion d'acculturation. Elle sent trop son anglicisme. En français on n'entend pas le suffixe « ad », mais un « a » privatif. Le terme sonne comme « aculturation » (unculturation). Cette contradiction entre l'écrit et l'oral ne serait rien si elle ne se retrouvait dans la théorie aussi, en passant des immigrés du Nouveau Monde à ceux de l'ancien. En effet, les sociologues des États-Unis se souciaient peu de la culture des autochtones, qui n'entraient pas, ni dans les faits, ni dans la pensée, en ligne de compte, et c'est le contraire en Europe.

Le mot « culture » contient deux acceptions contradictoires. L'une désigne les codes, les connaissances, les mœurs qui permettent à des hommes de s'entendre entre eux. Elle suppose une concurrence des cultures. L'autre est plutôt le contraire. Des hommes « cultivés » devraient être en mesure de se comprendre quelle que soit « la culture » de chacun. Ce serait, en somme, comme n'en avoir aucune, ou les avoir toutes.

Ce serait au moins en avoir plus d'une, permettant une prise de distance envers chacune. Ce serait plus encore posséder quelque chose de bien différent de ce qu'on appelle, dans une tout autre acception « une culture ».


C'est un peu un acte de foi sous nos contrées, un point de dogme, que, pour s'entendre, on doive d'abord accepter les mêmes codes et les mêmes données, et ne tenir compte de rien d'autre.

Le plus amusant est que si l'on admet un tel dogme au pied de la lettre, on le relativise. Il en résulte que toute conclusion dépend de ses prémisses, et qu'on modifiera autant de fois l'une qu'on changera les autres ; que tout syllogisme est subjectif, ou plutôt « culturel », et qu'il n'en est donc en réalité pas un.

Le Saint Père lui-même a mis en garde face au cosmopolitisme vague qui pourrait en résulter. N'est-il pas vrai qu'à se refuser à une croyance, fût-ce à ne la prendre que comme une règle de langage, on finit par croire en n'importe quoi ? :)

Je sens là une aporie qui mine dramatiquement l'Occident depuis au moins le quatrième siècle. Ce n'est pas pour rien que je parle du pape, c'est-à-dire de l'Église Catholique, en grec : Universelle. C'est bien pourquoi je parle d'un acte de foi, d'un point de dogme : prendre une culture locale pour la culture universelle ; une sorte de double des mystères de la trinité et de la transsubstantiation.


Il m'apparaît évident que la Modernité Occidentale est née d'une prise de distance avec ce dogme, et certainement pas en s'en nourrissant, bien qu'il la hante toujours. Il ne fut d'ailleurs, au début, question que d'une Renaissance, contemporaine de la perspective en peinture.

Si je prends selon ce point de vue, le principe que « le gagnant prend tout », je dirais alors plutôt le contraire : le gagnant jette tout.

Il me suffit de comparer l'attitude toute inaugurale de Pic de la Mirandole avec celle de Descartes un peu plus tard. Pour La Mirandole, si des hommes intelligents se sont donné la peine d'énoncer des pensées complexes et profondes, et s'ils ont convaincu d'autres hommes qui ne sont apparemment pas des idiots, il importe moins d'opposer ce qu'elles peuvent avoir de contradictoire et de les réfuter, que de les comprendre.

Si à l'aide de nos jeux de langage respectifs, nous tenons des propos contradictoires, c'est que nous sommes limités pour en tirer toutes les possibilités, pourrais-je lui faire dire en le tirant un peu trop vers Wittgenstein. En somme, il sort du dogmatisme par l'autre bout : ne confondons pas règle et vérité.

Le résultat conduit finalement à un questionnement simple, quoique profond : « 2x2=4 », est-ce une règle, une vérité ou un calcul ?

On peut aisément observer qu'on l'apprend comme une règle, qu'on le tient pour vrai quand on parvient à exécuter la règle comme un réflexe, et qu'on ne le comprend que comme un calcul. C'est ainsi qu'on peut aborder le doute cartésien, qui revient à un nettoyage par le vide dans la pensée.


Aube  Aube  Aube

Le 2 novembre

Sur la perspective numérique

Oui, je dois l'avouer, ma réponse est incompréhensible à un individu normal, et même très averti. Elle est pour le moins, trop allusive.

Tant pis, ma réponse restera aussi obscure qu'un oracle delphique, qui ni ne dit, ni ne cache… ;-)

Le 11 Ramadan

Sur l'art marchand

Il faut bien le dire, même si c'est une banalité, les lieux où les arts et les lettres sont offerts au public, sont les derniers où l'on serait capable de les apprécier. Pourquoi ? ― Parce que ce sont des lieux de reconnaissances et certainement pas d'expérience, comme le disait déjà John Dewey dans les années trente.

Ce que j'appelle « reconnaissance » est un processus très simple ; je reconnais par exemple quelqu'un dans la rue. Je pourrais dire encore, je « l'identifie ». Identifier signifie alors que j'aperçois seulement les détails qui me permettent de dire « tiens, c'est un tel ». Je n'ai aucun besoin de l'observer mieux. Si je ne le connaissais pas, je me dirais tout aussi bien « tiens, quelqu'un qui m'est inconnu », ou plus simplement encore, je ne me dirais rien, et je ne le remarquerais peut-être pas du tout. Dans tous les cas, on ne voit pas grand chose.

Je me souviens d'un jour où je m'étais rasé la barbe, et où j'avais rencontré un ami. Il m'avait immédiatement reconnu, mais il m'avait si peu vu d'abord, qu'en me regardant mieux il m'a demandé : « Tu n'as pas un peu grossi ? »

Voilà la façon dont on voit les arts et les lettres dans les lieux où ils sont enfermés, les lieux culturels. On se limite à les reconnaître, les identifier comme des œuvres, de tel auteur, de telle date, en relation avec ceci, cela, mais on les voit en réalité assez peu. Comme lors d'une réception où nous connaissons tout le monde, nous ne faisons que « reconnaître », comme mon ami ne voyait pas que j'avais rasé ma barbe.

J'étais un jour entré dans l'atelier de Cecca et j'étais tombé en admiration devant une composition sous verre. Il m'a détrompé : ce n'était qu'un cadre vide dont l'image sous le verre avait été décollée et dont le carton portait des marques de déchirures. Nous sommes restés un instant silencieux, cherchant chacun à voir ce que l'autre avait vu. Il me fallut un certain temps pour voir vraiment un carton déchiré, et à lui, pour dire « oui, c'est intéressant ».

Nous venions de refaire en direct l'expérience que proposait Duchamp avec sa pissotière, si concluante qu'elle ne marche plus sitôt qu'on ne fait que la « reconnaître » comme une œuvre d'art, pensant que le truc consistait seulement à lui donner ce statut en la plaçant dans un lieu culturel.

On pourrait donc en conclure ceci : si l'on tient à ce qu'une œuvre d'art soit vue dans un musée ou une galerie, on a intérêt à ce que ce ne soit pas en réalité une œuvre d'art.

Depuis Duchamp, c'est devenu très difficile. ;-)

Re : Sur l'art marchand

Oui, je suis bien d'accord sur ce point : non seulement les lieux culturels sont les pires endroits pour faire une expérience artistique, ils en viennent aussi, par conséquence, à contaminer la création. L'évidence est d'autant plus nette pour moi, que je ne distingue pas vraiment les deux.

C'est pourquoi je ne suis pas d'accord cette fois avec quelques-uns de nos amis professeurs d'esthétique. Ils déterminent justement cette esthétique dont ils font leur discipline, par la reconnaissance, l'estampillage pourrait-on dire, des œuvres d'art. Aussi pensent-ils logiquement qu'on estampille « art » des objets qui ne sont pas fondamentalement esthétiques, des objets de culte, par exemple, des fétiches ou des objets d'usage quotidien.

 On devrait donc en conclure que Pierre Puget ne faisait pas de l'art quand il sculptait une proue de navire, mais seulement quand son ouvrage ornait une façade d'hôtel-de-ville ; ou que Michel-Ange ne faisait pas de l'art en sculptant son Moïse, mais seulement ses captifs. Et que dire d'une lampe massaliote portant la face de Priape et son sexe en érection ? Art sacré ? Art ménager ? Art pornographique ? Ou pas art du tout ?

Ce qui caractérise une œuvre d'art, c'est la nature de l'expérience qu'elle propose, une expérience d'intuition. Comprends bien ici expérience dans son sens plein d'opération qu'on accomplit, qu'on mène et qu'on éprouve, et intuition aussi.

Qu'est-ce qui peut faire qu'un objet de culte ou de dévotion soit de l'art sacré ou pas de l'art du tout ? ― À l'évidence, l'expérience intuitive du sacré. L'art sacré propose une expérience spirituelle, l'art profane aussi bien, une expérience de l'esprit, mais l'expérience de l'art sacré fait vivre le contenu d'une tradition religieuse. On ne goûtera donc pas une œuvre d'art sacré en filtrant son contenu religieux, au contraire. Pas question, tu me comprends, d'apprécier un poème de Dôgen sans sentir le goût du Zen.

Et la lampe grecque ? On ne goûtera rien tant qu'on n'éprouvera pas la fusion de la vie tranquille et familière avec un monde dont la sauvagerie instinctive n'effraie pas mais exalte. Si une œuvre offre cette expérience, c'est que celui qui l'a produite l'a vécue. Quand les dieux sont morts, on ne peut faire que des objets de culte qui ne sont plus des œuvres d'art, ou des œuvres d'art qui proposent de tout autres expériences.

Alors oui, on peut interroger quelles sortes d'expériences proposent les lieux culturels, quels sont leurs rapports avec d'éventuelles expériences artistiques.


Image 3D  La tablature des lois

7 mai 2010 22:46:43 HAEC

À propos d'une édition en ligne

Si je m'adressais à des personnes qui n'aient jamais entendu parler d'ordinateur personnel, de numérisation des données, et d'internet, je suis sûr qu'elles comprendraient immédiatement ce que je veux faire. Il suffirait que je leur explique qu'on a des machines qui nous permettent d'éditer sans frais des livres entiers, des bibliothèques, que ces machines peuvent être mises en réseau les unes avec les autres, et qu'il est possible de laisser sur des serveurs publics ce que nous publions avec. Des gens qui ignoreraient tout des nouvelles technologies imagineraient alors tout seuls les possibilités que ça ouvrirait dans les lettres, les arts, la recherche, dans toute les formes de la vie de l'esprit.

Mais nous sommes si gavés de discours confus sur les NTC, l'e-commerce, blogs, réseaux sociaux, multimédia, Facebook, Tweeter, et autres billevesées, où se confondent joyeusement exagérations publicitaires, recherches sociologiques, presse à sensation et manuels de prise-en-main rapide, qu'il devient impossible d'en parler sérieusement, quel que soit par ailleurs notre niveau de connaissance et de maîtrise de ces techniques.

Tout cela éveille parfois en moi l'envie de m'embarquer dans des projets de sensibilisation, mais j'imagine aussi vite qu'il faudrait commencer par réexpliquer l'eau chaude.


Ch a écrit : […] Il n'est pas certain que ça va faire évoluer l'écriture, mais pour voir les réactions, pour donner la température, voir comment ça réagit, il trouve ça intéressant !

Justement, la question n'est pas là. Pour écrire, je crois plutôt qu'on doit être aussi sourd à ces mouvements divers, qu'un caravanier aux chiens qui aboient.

Comme je crois déjà l'avoir laissé comprendre, les retours intéressants sont ceux qui sont publiables, avec des auteurs identifiables. C'est ça qui est intéressant dans l'édition, c'est ce qui se passe après, les discussions, les critiques. Mais malheureusement, quand ça a lieu, le livre est fini et ne peut plus changer, sauf s'il est réédité.

Si on lit aujourd'hui les Méditations Métaphysiques de Descartes, on les trouve dans l'édition qui contient les objections de Hobbes, Marsène, Charon et quelques autres, et les réponses de l'auteur. Cette deuxième partie, outre qu'elle est la plus volumineuse, est aussi la plus formidable de l'ouvrage. Plus près de nous, si on lit en même temps que Mme Bovary de Flaubert, les pièces du procès que lui a valu son roman, on trouve aussi des choses remarquables, à commencer par le fameux « Bovary, c'est moi ».

Sauf réédition, des éléments importants d'un ouvrage, qui en font d'une certaine façon bien partie puisqu'il les a suscités, s'en trouvent exclus. L'ouvrage vivait d'une double vie avant le web. Sa vie pendant le procès d'écriture était comme intra-utérine, et aussitôt qu'il était publié, il demandait à être réédité (ce qui d'ailleurs se pratique toujours moins).

En ligne, le livre redevient vivant, tout ce qui était condamné à avoir lieu après sa parution, et donc à n'y plus rien changer, peut fonctionner au cours même de son écriture. Bien sûr ça bouscule un peu les mœurs de la profession telles qu'elles s'étaient fixées au siècle dernier. Mais qui s'en plaindrait ? Il n'est pas moins évident que ça modifie profondément les conditions de la création littéraire, et de toute autre forme de création et de recherche, même si, tout aussi évidemment, ça ne se voit pas dans l'édition traditionnelle.

[…]


Val

Re : À propos d'une édition en ligne

Ch a écrit : Si on suit ton raisonnement, il ne faudrait jamais publier, puisqu'à partir de ce moment-là, le livre ne vit plus, il reste figé dans ce qu'il est au moment de son impression ! ?

Au contraire, on ne devrait pas craindre d'éditer trop tôt, et d'utiliser l'édition comme un moment du processus de création. Il arrive de toute façon toujours un moment où l'on a fini et où l'on n'a plus envie d'y revenir. Mais le fait que notre travail soit accessible avant permet de faire intervenir ce qui n'aurait autrement eu lieu qu'après. Des correspondants peuvent nous donner des pistes et des infos qu'on ignorait, ouvrir des polémiques intéressantes, élargir des points de vue. Ça peut devenir plus amusant encore avec des ouvrages plus littéraires et romanesque en donnant des possibilités de mise en abîme entre la réalité et la fiction.


Ch a écrit : En fait tout ceci est très nouveau pour moi, ton raisonnement est bien argumenté, mais j'ai plus l'habitude d'être dans l'action que dans la réflexion, et là, je suis un peu perdu, je frise l'overdose !

C'est évidemment plus dans la pratique et l'improvisation que ces choses s'offrent toutes seules, que dans la réflexion abstraite. C'est d'ailleurs pour ça que je n'aime pas être trop prolixe en détails sur ce qui se joue d'une façon fugace et toujours imprévisible. Il suffit de dire « venez voir ce que vous allez voir » pour qu'il ne se passe rien.

Je crois que beaucoup d'ambiguïtés viennent de ce que l'internet a tendance à être donné comme un média de masse. Il ne l'est pas. C'est seulement parce que le web, le contenu de l'internet, ce qui est déposé sur les serveurs publics, est ouvert à tous. Aussi on navigue et l'on y glisse comme sur un média de masse, mais quoi qu'on y fasse de plus, ce n'en est plus un, car tout s'y joue, quand ce n'est face-à-face, du moins en assez petit nombre. On se trouve et l'on se reconnaît très vite sur l'internet, on sait très vite à qui l'on s'adresse.

On s'y retrouve plus dans une atmosphère de salon, de club privé, voire d'arrière salle de bistrot, que dans des agoras ou des forums (noms encore trompeurs). Seulement, d'un autre côté, tout ce qu'on y dépose y reste accessible à tous et pour longtemps, et ça, ce n'est pas que pour toi que c'est très nouveau, mais pour l'humanité tout-entière.

Parfois, c'est comme si l'on sortait d'un aéroport international et qu'on voyait sur une grande affiche avec sa photo ce qu'on aurait dit dans le bistrot de son quartier. Mais ce à quoi il est encore plus dur de s'habituer, c'est que personne ne la voit cette affiche, que tout le monde s'en fout, sauf peut-être quelqu'un qui va pousser un peu plus loin ce qu'on disait, et qu'on connaît déjà ou qu'on ne va pas tarder à connaître, où qu'il se trouve.


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