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Voyages à Bolgobol

À BOLGOBOL

Jean-Pierre Depetris

© 2003

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CahierXVI
Agghadar





Le 23 juin

Le Lac d'Agghadar

Le lac d'Agghadar est très grand, et l'on a beau en voir les rives d'un bord à l'autre, on ressent une impression d'être devant la mer. Elle est encore renforcée par la légère salinité de l'eau.

À l'ère primaire, une suite de mouvements subsidents et de plissements a mis en place une alternance de couches marneuses conglomératiques et calcaires. Des formations volcaniques sont aussi apparues, et l'orogénèse a créé de nombreux chevauchements. On peut observer des phases détritiques continentales, souvent au détriment des formations volcaniques de l'ordovicien. Les formations géologiques enregistrent globalement un pendage sud-ouest.

Du carbonifère au lias, la sédimentation marine a dominé. Les dépôts du crétacé inférieur sont totalement absents, mais cette période a marqué le début d'une nouvelle phase d'émersion. Le crétacé terminal est constitué de dépôts fluviaux grossiers. À l'éocène sont apparues des formations continentales rouges avec des intercalages de calcaires lacustres.

Des dépôts de marnes, puis de mollasse et enfin de quelques calcaires ont eu lieu au miocène. Pendant le brusque épisode du méssinien la région d'Agghadar s'est inclinée profondément à l'Ouest. À la fin du méssinien et pendant le pliocène, les thalwegs précédemment créés furent comblés par des dépôts brèchiques ou fluviatiles.

Le quaternaire a été une phase strictement continentale. La région s'inclina et forma un immense lac décalé vers l'ouest. Le volcanisme est aussi présent sous la forme de coulées basaltiques.

 

Premiers contacts

Il y avait peu de monde encore autour de la vieille madrassat quand nous sommes arrivés : quelques fourgons aménagés en roulottes, quelques yourtes, quelques tentes. Les syndicats de l'électricité et des télécommunications sont venus nous aider à installer le lieu, ainsi que quelques moines de Di-o Tche en tenue militaire.

 

— En somme, vous travaillez bénévolement, ai-je demandé à Gondopharès, le délégué du syndicat de l'électricité.

— Oui et non, m'a-t-il répondu. De toute façon nous sommes payés au mois, et le travail, il faut toujours le faire, mais c'est vrai que ça nous fait une charge supplémentaire.

— Et vous ne gagnez rien de plus ?

— Pourquoi le devrions-nous ?

— Chez moi, les syndicats veillent à ce que tout travail soit payé.

— Chez moi, nous veillons à ce que tout travail soit libre, m'a-t-il renvoyé du tac au tac. Travailler librement, c'est faire ce qu'on doit faire, à quelque prix que ce soit, et refuser ce qu'on ne doit pas faire.

Que penserais-tu d'un médecin qui refuserait de soigner un homme malade sans être payé, et accepterait d'empoisonner un homme bien portant pour une forte récompense ?

— Que c'est un salaud.

— Moi, que ce n'est pas un homme libre.

 

La Madrassat d'Agghadar

La taille de la madrassat est impressionnante pour sa situation au cœur d'un lieu si isolé. Sa construction répondait, à l'évidence, à un projet démesuré de transmission des connaissances, et je ne m'étonne plus qu'elle fût très tôt laissée à l'abandon.

Son architecture est massive ; bien plus caractéristique du Marmat que des styles arabes et musulmans.

 

La Madrassat d'Agghadar est constituée de six ensembles de bâtiments. La mosquée, de base cubique et surmontée d'un dôme pointu en occupe le cœur. Elle est au centre d'une large esplanade, dont quatre tours carrées délimitent l'espace. Des galeries supportées par des colonnes les relient.

Entre le périmètre de la mosquée et le quai où devait débarquer presque tout ce qui était nécessaire à la vie de la communauté, légèrement en contrebas, un bâtiment tout en longueur repose partiellement sur des colonnes. Il contenait les salles de cours. À l'ouest, s'étagent trois hautes constructions où logeaient les taliban (étudiants).

Au-dessus de cet ensemble se dressent encore deux bâtiments : à l'Est, les salles de copie et à l'ouest, la bibliothèque. Ils sont eux aussi reliés entre eux par une galerie supportée par des colonnes. De larges escaliers conduisent de leur niveau à celui de la mosquée.

À l'est, séparé par quelques autres bâtiments de moindre importance, s'étendaient des vergers et des potagers, qui sont devenus une véritable jungle traversée de ronces impénétrables.

 

Dans une des salles du bâtiment au-dessus du quai, Tchandji et moi sommes assis devant un ordinateur qui affiche le plan des niveaux du site. Je lui dicte les chiffres et les opérations pour calculer la pression de l'eau à la sortie des manches à incendie. Le logiciel étant en chinois, je serais bien incapable d'y parvenir seul.

Comme je le craignais, elle est bien faible dans les bâtiments supérieurs. Je conclus qu'il serait nécessaire de demander du mouillant aux moines ou aux syndicats, ou éventuellement une vulgaire lessive liquide ou du produit de vaisselle, afin de modifier les propriétés dynamiques de l'eau et d'accroître sa capacité couvrante.

 

Dialogue avec Tchandji

Je profite que nous soyons seul pour poser à Tchandji la question qui me brûle les lèvres depuis hier : « Pourquoi nous as-tu traités de taliban ? »

« Ah, fait-il, c'est à cause des positions ultra-textualistes de tes amis », et il entreprend de m'instruire à sa façon sur la polémique entre les tenants du texte-langage pur et dur, et ceux de la performance et des textes procéduraux.

« Je suppose que nos amis maniaques de l'écran gris auraient pu rendre de grands services au gouvernement de Kaboul qui voulait faire une télévision sans image ni musique », ajoute-t-il. « Ils auraient pu y programmer aussi Hurlement en faveur de Sade. »

— Et pourquoi m'associes-tu à eux ?

— Parce que j'ai lu le compte-rendu de ton intervention à propos de Savonarole.

— Je suppose que tu ne partages pas ces points de vue, dis-je agacé.

— Je n'ai pas dit ça, s'excuse-t-il. Ce n'est qu'une plaisanterie. D'ailleurs je le regrette

— Quoi donc ?

— Je regrette qu'il n'y ait pas de Savonarole musulman capable d'engager la critique avec des Benivieni, des Ficin ou des Pic de la Mirandole contemporains. Il y a parfois des collisions intéressantes entre des rationalités.

 

« Que veux-tu dire ? »

« Comment se transmettent les idées ? De deux façons, poursuit-il sans attendre ma réponse. Elles se transmettent par des discours, des paradigmes et des modèles, et par des techniques et des procédés applicables. Naturellement, les deux sont intimement liés, mais ils ne sont pas pour autant inséparables. On peut étudier des textes et même suivre des cours sans avoir la moindre idée de l'emploi technique et expérimental de ce que l'on apprend. On peut de la même façon apprendre à utiliser des objets sans avoir la moindre idée des représentations et des théories sur lesquelles leur existence repose. Il résulte parfois de cela des rencontres inattendues. »

 

« Quand, par exemple, les ingénieurs occidentaux acquirent le calcul des forces par la circonférence et le nombre de pignons des engrenages, ils ne pouvaient intégrer le concept sanscrit de dharma et chinois de tche. La philosophie naturelle eut toutes les peines pour acclimater le nouveau savoir dans un monde soumis à la volonté d'un Dieu Créateur, et en faire Sa loi. Ils avaient déjà eu bien du mal à concilier leurs croyances avec une physique aristotélicienne. Ils en eurent sans doute plus encore à résoudre les bouleversements économiques et politiques qui en résultaient. »

« Or, cocassement, quand les Européens se mêlèrent de comprendre la pensée orientale, il ne leur vient pas à l'idée d'interroger les techniques qu'ils en avaient reçues. Ils tentèrent plutôt de la réinterpréter selon la grille du Catholicisme Romain. C'est ainsi qu'on en arrive même à voir des bouddhistes ou des musulmans finir aujourd'hui par réinterpréter leur propre religion selon les paradigmes de l'occident chrétien. »

 

« Conclusion paradoxale s'il en est, » lancé-je.

« C'est le propre de la domination du système marchand. Il organise d'une part le commerce d'objets techniques sous forme d'objets magiques. Il s'y prend de telle sorte qu'on ne puisse y découvrir les procédés et les connaissances qu'ils mettent en œuvre et qui y sont soigneusement protégés. Il organise en même temps le commerce de l'idéologie, qui n'est que le mode de consommation de ces produits de manière à ce qu'ils ne puissent jamais devenir producteurs de quoi que ce soit. »

 

« L'Europe occidentale ferait mieux de rester fidèle à la philosophie de Lucrède et de Sade, songé-je à voix haute. — Oui, l'esprit souffle d'où l'on vient, lance malicieusement Tchandji. À propos, ton pseudonyme a-t-il à voir avec le général républicain romain ? — Ce n'est pas un pseudonyme. — Tu en descends ? — Exactement. »

 

 

Le 24 juin

Le vent a tourné

Depuis ce matin, le ciel est couvert. Un vent du sud-ouest souffle des nuages noirs. Malgré l'heure matinale et un fond de fraîcheur, on sent une moiteur lourde qui annonce l'orage.

C'est une bonne chose s'il pleut maintenant. Nous pourrons vérifier le bon isolement de nos installations avant le début des rencontres.

Je propose à Ziddhâ de venir promener avec moi le long des rives du lac. « Il va pleuvoir », me dit-elle.

« Et alors, nous ne fondrons pas. — La température va beaucoup refroidir. — Nous courrons. »

 

Comment fabriquer du mouillant

« Qu'est-ce que tu t'embêtes ? » m'a répondu Gondopharès quand je lui ai fait part de ma demande de mouillant. J'ai cru d'abord qu'il jugeait mes précautions inutiles, mais il m'a conduit à l'extrémité est du quai, où poussent, moitié dans l'eau, des champs entiers d'herbes aux fleurs roses.

Il en a arraché une, puis l'a écrasée entre ses mains après les avoir trempées dans l'eau. Elles se sont immédiatement couvertes de mousse.

« C'est une chose de faire de la mousse entre ses doigts, lui ai-je dit, c'en est une autre de la mélanger à l'eau des lances. »

« Combien en veux-tu de litres ? » M'a-t-il seulement demandé, tout en se dirigeant vers les petits bâtiments devant le verger abandonné. Il a déniché une faucille et commencé à faucher des herbes par brassées, en me demandant d'aller trouver de la corde et une grosse brouette ou une charrette à bras.

 

« Et maintenant ? » lui demandai-je quand nous eûmes solidement attaché une demi-douzaine de ballots. « On pousse. » Et nous voilà partis jusqu'au pied de la salle de copie.

Là, il ouvre la porte d'une sorte de petit hangar de pierres, au milieu duquel trônait ce qui me parut être un grand pressoir. À quoi pouvait-il servir ? À fabriquer du papier, évidemment. Sur quoi copiait-on les manuscrits ?

Je lui ai demandé s'il avait au moins des mélangeurs. « Je ne crois pas, m'a-t-il répondu. Mais on peut en fabriquer. Combien t'en faut-il ? »

 

Avec Ziddhâ au bord du lac

Le terrain accidenté ne rend pas la marche facile. Nous devons grimper très au-dessus du niveau de l'eau, découvrant un paysage grandiose. Je souhaiterais m'approcher du lac, mais les rives ne paraissent nulle part accessibles.

Je sens Ziddhâ nerveuse, qui pourtant, dans la vallée de l'Ourouat, ne m'est jamais parue effarouché par la nature sauvage. Il est vrai que l'étendue du lac et ce ciel lourd, l'absence de toute trace humaine aussi loin que porte le regard, et le sentiment de la distance que nous avons déjà mise avec la madrassat, pourrait en impressionner de plus coriaces.

 

Nous réussissons enfin à parvenir dans une petite crique. L'eau n'est pas très fraîche. Je propose à Ziddhâ de faire quelques brasses et comprends tout de suite qu'il n'en est pas question. Elle n'ose pourtant pas me dire qu'elle préférerait ne pas rester seule, et j'en profite.

L'eau refroidit très vite quand on s'éloigne du bord, et quand on plonge sous la surface aussi. Sa faible salinité rend d'ailleurs ce dernier exercice épuisant. Elle est claire et l'on y distingue plusieurs variétés de poissons, peu farouches mais vifs. La pente est raide depuis la rive, et le fond disparaît très vite au regard.

Je sens naître dans mon ventre, juste au dessous du cœur, une toute petite boule d'angoisse, et je me dis, non sans amertume, que je n'ai plus l'âge de prolonger encore longtemps cet exercice. Cette décision de mon esprit rassure immédiatement mon âme, et les deux, heureux de se comprendre si bien, se consolent de l'usure du corps.

 

« Des cordés ! » Lancé-je en rejoignant la rive.

« Des quoi ? » Me demande Ziddhâ. « Des amphioxus, si tu préfères. » Une petite plage de sable un peu marneux parsemée de cailloutis coupants m'a permis d'entrer dans l'eau. En rentrant, je vois, sur le fond qui ondulent, de petits animaux de cinq à sept centimètres de long.

Presque transparents, ils sont fusiliformes et aplatis latéralement. J'en attrape un sans peine, et bien que les premières gouttes de pluie commencent à tomber, Ziddha s'approche pour voir ce que j'ai trouvé.

 

L'amphioxus

L'animal a sur le dos une étroite frange de peau qui s'étend jusqu'au bout de la queue, s'y élargit, dessinant à plat une forme qui rappelle les dômes pointus des fortifications du Marmat, et revient par dessous jusqu'à l'anus. La bouche est une ouverture ovale située sous le ventre et entourée de filaments. Une autre ouverture, située en avant de l'anus et appelée pore abdominale, sert à rejeter l'eau de la respiration branchiale.

L'appareil respiratoire comprend des vaisseaux sanguins, mais l'animal n'a pas de cœur et son sang est incolore. Un vaisseau, sous le sac branchial renouvelle le sang, et l'artère dorsale, contractile, le répand dans tout le corps.

Le squelette se compose d'un simple axe gélatineux, ou corde, au-dessus duquel se trouve la mœlle épinière. Son extrémité antérieure est dépourvue de tout ce qui pourrait ressembler à un embryon de cerveau.

 

— Et alors ? me dit Ziddhâ, en conclusion de mon petit cours de zoologie.

— Alors, je te présente notre ancêtre.

— Je croyais qu'on descendait d'un poisson.

— C'est l'ancêtre des poissons. Le genre des amphioxus, qui forme d'ailleurs à lui seul la classe des acraniens, est très exactement celui qui fait la transition entre les échinodermes et les vertébrés. Ces animaux sont dépourvus de membres, de crâne, de mâchoires, de cerveau et de cœur, et ils ont d'abord été considérés, par Linné et Lamack, comme des mollusques.

— Comment fais-tu pour savoir toujours tant de choses sur tout ?

 

La teneur de sa remarque me laisse supposer qu'elle ne perçoit pas bien l'intérêt de ce que je lui montre. « Ziddhâ, tu n'es pas sans savoir qu'on a distingué les espèces animales entre vertébrés et invertébrés », lui expliqué-je tandis que je libère l'animal et que nous allons nous abriter sous un rocher de la pluie qui maintenant devient forte.

 

Lamarck et Champollion

Un tel classement, qui nous a appris beaucoup de choses, n'était pourtant pas immédiatement des plus évidents ni des plus logiques. On aurait pu classifier les animaux entre carnivores et herbivores, gros et petits, domestiques et sauvages, utiles et nuisibles, ternes et vivement colorés. Cette division fondée sur la présence ou non de vertèbres est non seulement peu évidente, mais même légèrement absurde pour qui ne serait pas prévenu des inférences qu'elle a pu induire.

Elles étaient celles de l'évolution des espèces, au fil de périodes si longues qu'il était bien difficile d'en parler ailleurs que dans la France révolutionnaire. Cette division supposait aussi de faire ce que la poétique classique appelle une synecdoque.

 

« What is a synecdoche ? » me demande Ziddhâ.

Une synecdoque est la figure qui consiste à prendre la partie, ou le matériau, pour désigner la chose tout entière : une voile pour un navire, le bout du fil pour le téléphone, croiser le fer pour se battre en duel. Le mot « vertébré » évoque un os, une simple catégorie d'os, la vertèbre, pour l'animal tout entier.

Tous les animaux qui possèdent des vertèbres ont aussi d'autres nombreux caractères en commun. Ils possèdent tous une tête et un corps, un cerveau et une mœlle épinière, etc... Il suffit de désigner la vertèbre pour que tous les animaux qui en possèdent soient désignés, mais surtout, pour que le soit aussi l'ensemble des caractères qu'ils possèdent en commun.

On pourrait les appeler autrement. On peut d'ailleurs les appeler aussi « épineuriens ». Tous les épineuriens sont vertébrés, et tous les vertébrés sont épineuriens. Aussi nous pourrions dire que ces deux mots sont synonymes.

 

Le mot « épineurien » signifie seulement que le système nerveux passe au-dessus du tube digestif. Chaque fois que c'est le cas, ce système nerveux passe à l'intérieur d'une colonne vertébrale et rejoint un cerveau situé dans le crâne. Il se trouve aussi que ce crâne contient les principaux centres sensoriels, qu'ils y existent par paires et sont reliés aux organes. Ces animaux ont aussi un cœur entre deux poumons, ou des sacs branchiens, en avant d'un appareil digestif, et bien d'autres caractères que ne disent les mots « vertébré » ni « épineurien ».

« Et alors ? » demande encore Ziddhâ, mais avec cette fois une plus nette nuance de curiosité dans le ton.

 

Alors, cet animal que nous venons de voir, tout à la fois confirme la pertinence de la classification évolutionniste et la met en cause. Il est à l'évidence à la racine des vertébrés, mais en est-il déjà un, ou ne l'est-il pas encore ? Cette simple question de classification peut bien se régler comme pour l'ornithorynque, finalement placé parmi les mammifères, mais elle a des soutènements plus fondamentaux.

Dans la classification lamarquienne, il allait de soi que les vertébrés descendaient des invertébrés, que la vertèbre, et tout ce qui allait avec, supposait une forme supérieure de vie. Or, l'amphioxus est à l'évidence bien plus primitif que la plupart des invertébrés.

Il semblerait donc qu'une bifurcation se soit opérée, à partir des échinodermes, entre épineuriens et hyponeuriens (les animaux dont le système nerveux passe sous le tube digestif).

Dans ce cas, ce n'est plus la vertèbre qui devient le critère déterminant et discriminant, mais la place relative des systèmes nerveux et digestifs. Cette place est indécidable pour les échinodermes (l'oursin, l'étoile de mer), qui n'ont, à proprement parler, ni haut ni bas.

 

« Je ne vois pas bien ce que tu veux en conclure, m'interroge Ziddhâ. Qu'à ce moment-là, nous passons d'un modèle linéaire d'évolution à un modèle arborescent ? »

« Oui, mais pas seulement. Je veux surtout te montrer le rapport entre le langage et le réel. »

 

 

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