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MÉTHODE RAISONNÉE POUR ÉCRIRE AVEC UN ORDINATEUR

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UNE APPROCHE RAISONNÉE




Cela fait maintenant dix ou quinze ans que nous écrivons tous sur des ordinateurs. Au début, nous les considérions comme des machines à écrire perfectionnées, et la sortie papier restait pour nous le texte réel. Depuis notre premier ordinateur, il nous est arrivé de changer de machine, de système d’exploitation, et, plus encore, de logiciel. Nous avons tous appris alors à nos dépens qu’il est plus facile d’imprimer à nouveau un livre entier à partir d’un fichier numérique, que de saisir ou de scanner le texte à partir du papier. Le fichier numérique a donc fini par devenir pour nous le texte réel. Il est devenu le véritable manuscrit aussi bien que la véritable édition, sur lesquels nous pouvons perpétuellement apporter des corrections et des mise à jours après publication.

Avec l’internet, nous avons découvert comment il pouvait être facile d’échanger des textes, non seulement avec les éditeurs, mais aussi entre auteurs, ou encore de les rendre publics. Nous avons découvert toute une gamme de nuances subtiles entre l’échange épistolaire privé et la communication de masse, et nous les avons trouvées bien plus intéressantes.

Nous avons fait ainsi voler en éclats des séparations : notamment entre écriture et édition, entre auteurs et lecteurs. Nous l’avons fait sans bien comprendre, sans même véritablement savoir le faire. Nous l’avons fait maladroitement et à notre insu.

Nous ne savons pas faire ce que pourtant nous faisons. On s’en rend bien compte en relevant son courrier et en parcourant le web. Nous ne savons toujours pas le faire, et personne n’est là pour nous l’apprendre. Qui le pourrait ?

 

Nous apprendre quoi exactement ? Nous apprendre à gérer nos fichiers numériques d’une façon optimale tout à la fois pour favoriser le procès d’écriture, la conservation des données, l’édition et la portabilité entre logiciels ou systèmes d'exploitation, l’impression unique ou en nombre, l’édition sur le net et la lecture à l’écran, les modifications systématiques ; nous apprendre à gérer des quantités d’impératif souvent complémentaires, mais quelquefois aussi contradictoires.

Il n'existe aucune méthode simple pour tout cela, et les manuels, dédiés à un seul outil, n'y suffisent pas.

 

Cela signifie-t-il que les moyens n’existent pas ? Ils existent. Il leur manque avant tout une méthode raisonnée pour les mettre en œuvre.

 

Pénétrons-nous d’abord de cette idée que l’écriture est devenue indissociable de l’ordinateur, comme elle le fut de la plume et du papier. L’ordinateur n’est pas un instrument qui seulement aiderait à écrire, mais bien plus. Une fois qu’on a compris cela, il est bon de se débarrasser de quelques idées fausses.

Doit-on d’abord écrire à la plume ou saisir immédiatement au clavier ? Vaut-il mieux utiliser les systèmes Window, Mac OS, Linux ou un quelconque UNIX ? Word est-il meilleur que Star Office ou Nisus ?

Ces questions n’ont aucune espèce de pertinence en ce qui concerne comment on doit écrire avec un ordinateur. Ou plutôt, savoir écrire avec un ordinateur consiste précisément à vider ces questions de toute pertinence, à ne leur laisser pas plus d’intérêt que, pour l’écriture manuscrite, savoir s’il vaut mieux écrire à la plume ou au crayon, sur de grandes feuilles ou de petits carnets, avec un stylo Waterman ou Parker.

C’est à cela que l’on doit parvenir et vers quoi ces lignes prétendent chercher un chemin. Elles ne dispensent évidemment pas de consulter les manuel de ses logiciels, ni leur aide à l’écran ou en ligne.



NOTIONS DE BASE


Le système d’exploitation

Un système d’exploitation est totalement indépendant de la machine, contrairement à ce que tout contribue à faire croire au néophyte. En principe, tout système peut être installé sur toute machine.

Dans la pratique, les Macintoshs sont vendus avec le système Apple. Les autres ordinateurs personnels sont généralement vendus avec Window.

Sachons donc qu’un Macintosh est un ordinateur personnel, un PC (Personnal Computer) comme un autre, et que PC ne désigne ni une marque ni moins encore un système.

 

Il existe un grand nombre d’autres systèmes, qui fonctionnent sur tous les ordinateurs, dont le plus connu est Linux, une déclinaison libre des nombreux systèmes Unix. Tous les systèmes ont des versions successives, dont je n’aborderai pas les détails.

(Voir en annexe les avantages et inconvénients des principaux systèmes.)

 


Le bureau

Que voit-on lorsqu’on allume un ordinateur ? On voit d’abord le bureau. Le bureau, c’est ce qu’on voit sur l’écran, c’est comme ça qu’on l’appelle. On appelle bureau tout ce qu’on peut voir, ranger et ouvrir sur l’écran en parcourant l’arborescence des dossiers enchâssés comme des poupées russes, parce que c’est l’équivalent d’un bureau physique, le lieu où l’on travaille.

Nous devons savoir organiser notre espace de travail, mais cela, personne ne peut nous apprendre comment nous devons le faire. Notre bureau reflète la façon que nous avons de travailler.

Si l’on sait organiser ses écrits, ses notes, dossiers, livres, on saura organiser le bureau de son ordinateur. Si l’on sait organiser le bureau de son ordinateur, on saura l’organiser sur un autre. Ce n’est pas notre ordinateur qui nous est familier et dans lequel nous nous installons, mais son bureau, dont nous faisons le nôtre. Si je change d’ordinateur, en quelques jours, j’aurai reconstitué le même bureau, et je m’y sentirai à nouveau chez moi.

 

Sur ce point, le système Mac OS a une certaine supériorité sur les autres en ce qu’il est le plus aisément personnalisable et le plus facile à adapter à sa façon de travailler. Mais ce peut être une arme à double tranchant pour le néophyte, l’autorisant à ne jamais acquérir une rigueur nécessaire.



Les outils

Les logiciels sont les outils. Comprenons bien ce que cela veut dire. Les outils servent à fabriquer certaines choses qui, en principe, continuent à exister indépendamment de l’outil, une fois qu’on a fini de s’en servir.

C’est pourquoi le choix du logiciel qu’on utilise pour écrire ne devrait pas conserver plus d’importance, quand le texte est fini, que la marque d’un stylo, par exemple. Oublions donc les logiciels pour ne plus retenir que la forme du texte qu’on aura produit. Nous dirons le format du document.



Les documents

On appelle document tout ce qui est produit à l’aide d’une application, ou logiciel, et qui ne pourra être utilisé consulté, ou modifié qu’à l’aide d’une application, la même ou une autre.

S’il ne peut être utilisé, consulté ou modifié qu’à l’aide du même logiciel, nous dirons qu’il est dans un format propriétaire.

Il importe qu’un document puisse s’émanciper du logiciel qui a servi à le produire.





Annexe :
Avantages et inconvénients des principaux systèmes

Linux.

Ses principaux avantages sont qu’il est libre, donc librement modifiable, qu’il est gratuit et que, par conséquence, il bénéficie des améliorations d’un nombre illimité de collaborateurs-utilisateurs. Aussi est-il le plus stable, le mieux finalisé et le mieux documenté. Son défaut est qu’il reste relativement complexe, ne serait-ce qu'à cause de ses multiples déclinaisons.


Window

Je ne lui vois aucun autre avantage que d’être installé sur la plupart des PC, d’être donc prêt à l’emploi et d’être utilisé par une grande majorité des possesseurs d’ordinateur.

Méfions-nous toutefois de ce que cache ce nombre d’utilisateurs. Depuis l’origine les Macintoshs sont plus adaptés à la création, et la plupart des producteurs, notamment les métiers du livre, sont majoritairement équipés de Macintosh.

Principal inconvénient : l’esprit monopoliste de Microsoft, l’intégration des logiciels entre eux et l’étendu de sa clientèle tendent à rendre l’utilisateur dépendant de ses outils. (voir mon article Pour en finir avec le Billbrotherisme en 7 points.)

Mac OSX

Son principal avantage est son intuitivité. C'est le meilleur système, conciliant les avantages d’Apple et de Linux. Étant un Unix, il permet d’utiliser les logiciels libres de Linux. Son seul inconvénient est qu’il n’est ni libre ni gratuit.



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© Jean-Pierre Depétris, 2002