Méthode raisonnée pour éditer en ligne

et pour écrire avec un ordinateur
Jean-Pierre Depétris

Travail en cours le 15 octobre 2009



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Le web

Les trois internets

On peut distinguer trois façons d'utiliser l'internet, qui produisent quasiment trois internets différents, ou du moins qui donnent l'apparence de trois niveaux, trois étages.

Le bac à sable

Le premier est plutôt ludique et consommateur. C'est sur quoi l'on tombe dès qu'on déballe une machine neuve : musiques en ligne, grands médias, offres extraordinaires, abonnez-vous, faites-vous des amis, tout est libre et gratuit, carte visa, et autres sornettes. Voilà ce que l'on trouve en poussant la porte, dans un style salut des copains des années soixante.

Si l'on entre par là, on peut passer sa vie à ne jamais en sortir. Il semble que ce soit d'abord de cet étage que se préoccupent les différentes lois récentes sur l'internet, et leur contestation aussi par ailleurs (« marre de payer », etc.)

Cette description est plutôt négative, mais on peut le voir aussi comme une sorte de bac-à-sable où l'usager se dégrossit et s'amuse. C'est comme tout, il suffit de savoir passer à autre chose. Naturellement, en voyant cette grande nasse où règne le paiement sécurisé en ligne, chacun finit par être tenté de vouloir y pêcher un peu, ce qui nous conduit au deuxième niveau.

La nouvelle économie numérique

Ce second niveau est celui où l'on peut tirer un peu d'argent à entretenir le premier. En dehors de grandes structures, il concerne des utilisateurs déjà expérimentés, de petites entreprises ou des associations. Il est celui où l'on cherche à tirer quelques revenus de toute cette agitation néocommunicationnelle.

C'est le niveau que l'on appelle la nouvelle économie numérique. C'est en réalité la même économie qui ne change pas beaucoup : version améliorée de la vente par correspondance, ou vente d'équipements et de services propres aux nouvelles technologies. Sinon, le numérique et l'internet ne sont pas propices à un commerce spécifique, ni à l'échange marchand, principalement parce qu'ils favorisent la relation et l'échange directs.

L'outil de travail

Et puis il y a le troisième niveau, celui de l'outil de travail, de production. Le net est l'outil par excellence, le super-outil. On ne fait rien sans. C'est celui d'un outil de travail très efficace, mais c'est un outil de collaboration, pas d'échange, ni même de don.

C'est l'étage du web toujours égal à lui-même, et filtré par les deux premiers niveaux. C'est pour fonctionner ainsi que le web a été conçu, c'est donc le principe fondamental de son fonctionnement, et celui qui domine tous les autres.

La proportion des usages, les quantités d'internautes concernés, ne sont ici d'aucune importance. Elles ne sont pas déterminantes. Elles indiquent seulement le succès d'une nouvelle invention à faire évoluer les usages, ou le retard d'une population pour l'intégrer. Elles ne changent rien au fond à ce qu'est ce troisième niveau, et qui demeure par sa nature dominant.

L'essence de l'internet

Ces trois usages de l'internet ne devraient en principe pas se gêner et, du moins, personne ne devrait avoir à se gêner pour passer de l'un à l'autre. Il est cependant vrai que les deux premiers niveaux entrainent souvent des gênes importantes dans le troisième, et que les lois viennent encore renforcer.

Mon découpage est cependant utile pour concevoir sérieusement ce que l'on cherche à faire. Si l'on cherche seulement à se distraire, à se faire des amis, ou à échanger quelques photos, il n'est pas nécessaire de se casser la tête. Il ne manque pas de site pour offrir des blogs clé en main et qui ne demandent aucune connaissance préalable. On trouve aussi des sites dits « sociaux » où l'on peut héberger tout les documents en ligne que l'on souhaite. Si l'on cherche à vendre ou à tirer quelques profits de l'internet, on aura intérêt à acquérir d'autres techniques dont je ne parlerai pas. Ce qui suit concerne donc essentiellement le troisième étage.

La nouvelle bibliothèque de Babel

On ne doit quand même pas prendre trop au sérieux ce troisième étage, ni la séparation que je propose. Dès qu'on commence à la percevoir et à se faire une idée de la topique que j'ai dessinée, il vaut mieux s'empresser de la remettre en cause en brouillant les cartes. Les cartes ne cessent d'être battues, et c'est la nature même de l'internet de battre son jeu.

On pourrait comparer l'internet à une immense bibliothèque. Elle est si immense qu'elle n'a plus alors les caractères communs aux autres bibliothèques. Dans une bibliothèque normale, lorsqu'un livre n'est plus à sa place, il est perdu. Sur l'internet, aucun livre n'a de place, et rien n'y est jamais perdu. Rien n'est jamais très loin d'être sous la main, sous le doigt, même ce qui échappe aux moteurs de recherche.

Une bibliothèque suppose d'être classée, rangée, ordonnée, c'est-à-dire hiérarchisée. La base de donnée d'une bibliothèque peut avoir de nombreuses entrées, mais leur nombre est par nature limité. L'internet n'a besoin ni d'ordre ni de hiérarchie, et sa base de données est illimitée. Elle est composée non seulement de tous ses contenus, mais aussi de toutes ses combinaisons de contenus.

Un des plus célèbres logiciels de FTP s'appelle Interarchie, après avoir porté le non d'Anarchie. L'évolution du nom est instructive. L'internet est bien moins anarchique qu'interarchique.

Le changement

L'internet, et avec lui les deux techniques sur lesquelles il repose — la numérisation des données et l'ordinateur personnel, qui s'enchâssent les unes dans les autres comme des poupées russes — sont des inventions toutes nouvelles et qui n'ont pas encore modifié le monde où elles sont nées. Comme toutes les nouvelles technologies qui réussissent, elles doivent d'abord prouver leur capacité de servir les usages anciens avant d'imposer les leurs.


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Les premières publicités d'électroménager montraient des domestiques ravis devant une machine à laver ou un aspirateur. Le succès de l'électroménager a montré qu'il ne servait pas à rendre la vie plus facile au personnel domestique, mais à le rendre inutile et le faire disparaître. De la même façon, l'internet se présente souvent aujourd'hui comme s'il était au service de ce qu'il rend inutile.

Par exemple, l'internet se présente comme un média de masse, alors qu'il est à peu près aux masses ce que l'électroménager a été au personnel domestique.


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La difficulté de cerner le changement

Le web apparaît comme ce qu'il est en principe : un outil permettant à chacun de s'adresser à tout le monde. Cependant, en mettant ce « tout le monde » à portée de clic, il en dissipe l'illusion. Il fait naître au contraire la prégnante question que les médias sur-développés du vingtième siècle avaient tendance à éluder : qui s'adresse à qui ?

Cette possibilité virtuelle de s'adresse au monde entier — qui pouvait d'ailleurs saisir avant n'importe quel journaliste, professeur, prêcheur, orateur ou auteur — renvoie immédiatement, quand on est sur le net, à la réalité de la relation actuelle, où l'interlocuteur peut se manifester immédiatement, sur le site, le blog ou le forum, ou par courriel, et laisser sinon au moins une trace sur le serveur.

Ce croisement inattendu entre la publication et le téléphone met à mal cette division qui paraissait aller tellement de soi entre public et privé. Public et privé apparaissent alors comme deux horizons dont l'internet occupe l'entre-deux. Bien d'autres séparations tombent avec celle-ci : célèbre et anonyme, producteur et consommateur, privé et public, central et marginal, etc.

Comme bien d'autres inventions antérieures, l'internet sert et sape à la fois les mœurs qui existaient avant elles. Ceci, la sociologie contribue plus à nous le cacher qu'à nous l'apprendre, pour la principale raison qu'elle part des mœurs pour étudier comment de nouvelles techniques les servent, et qu'elle ne saurait partir d'ailleurs, car là se trouvent ses outils conceptuels.

La sociologie va d'abord observer des comportements (humains) plutôt que des fonctionnements (techniques), puis les mesurer, et pour cela les échantillonner. Or il est bien difficile d'échantillonner une entité qui n'a ni limites ni centre. Quelle que soit la façon dont on s'y prenne pour étudier des comportements sur le net, on risque bien de n'avoir à faire qu'à ses propres comportements, usages et conceptions.

Les études sociologiques sont indigentes, et à leur suite les initiatives hasardeuses des législateurs ou des entrepreneurs qui s'appuient sur elles. Les limites entre le discours publicitaire et celui à prétention scientifique tendent aussi à se confondre et s'embrouiller. Les publicitaires s'appuient logiquement sur ces derniers, mais ceux-ci prennent trop souvent pour argent comptant les slogans qui leur sont renvoyés, confondant technologies et arguments de vente, et à leur suite, formateurs, enseignants et presse spécialisée.

Les propos avisés sur l'internet demeurent essentiellement du côté des ingénieurs. L'internet a son fonctionnement et sa logique. On peut, et l'on doit bien sûr, s'en servir à ce qu'on vise. On n'y parvient pas si on les ignore.

L'architecture du net

Une autre difficulté pour comprendre l'internet est qu'il ouvre d'un côté sur des questions proprement philosophiques (bien plus que sociologiques), des questions de philosophie des langages, des techniques, des mathématiques…, et de l'autre, sur des connaissances absconses, avec une profusion de sigles sibyllins, désignant pèle-mêle des langages, des protocoles, des programmes, des appareils, des marques… comme s'il s'agissait de choses comparables. Il manque à l'évidence quelques paliers entre les deux. Le passage qui suit ne prétend pas les remplacer. Il n'est qu'un condensé de ce qu'on trouve sur Wikipedia, dans les rubriques protocoles, serveurs, hébergeurs, et qui est plus complet en anglais. Il y est seulement question de sérier quelques notions qu'on ne peut pas complètement ignorer, même s'il n'est pas indispensable de tout en retenir pour tirer profit de cet ouvrage.

Les protocoles du net

L'internet repose sur des protocoles de transfert de données numériques :

Le FTP, File Transfer Protocol. Il concerne le téléversement sur le disque dur de serveur des fichiers numériques pour les rendre accessibles à tous les ordinateurs connectés.

Le HTTP, Hyper Text Transfer Protocol, qui concerne la lecture et ou le téléchargement de tous les contenus téléversés sur les serveurs.

Le SMTP, Simple Mail Tranfer Protocol, qui concerne le courrier électronique.


Il existe bien d'autres protocoles réseaux, plus ou moins bien connus. Il n'est pas très utile de tous les connaître, mais comme on ne manquera pas de retrouver leurs noms dès qu'on connecte le moindre appareil électronique, il n'est pas plus mal de comprendre de quoi il s'agit.

Un protocole réseau est un protocole de communication mis en œuvre sur un réseau informatique. Il est possible que plusieurs protocoles réseau forment des couches de protocoles.

Afin de s'y retrouver au milieu des protocoles, et même de pouvoir en changer, on les hiérarchise par exemple en quatre couches dans le modèle TCP/IP. D'autres modèles plus complexes, comme le SNA d'IBM ou le modèle de l'OSI, tous deux à sept couches, ont rencontré moins de succès pratique et sont plutôt évoqués aujourd'hui à des fins de complétude de la théorie.

Considérée dans son ensemble, une suite de protocoles entre diverses couches forme ce qu'on nomme une pile de protocoles. Les termes « protocole » et«  pile de protocoles » désignent également les logiciels qui implémentent un protocole.


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Les protocoles les plus récents sont standardisés par l'IETF dans le cas des communications sur Internet, et par l'IEEE ou l'ISO pour les autres types de communication. L'UIT-T prend en charge les protocoles et les formats des télécommunications.

Dans le milieu du P2P, on considère l'ensemble des algorithmes d'un réseau comme son protocole.

Protocoles de couche 2

Cette couche correspond à la couche de liaison de données dans le modèle OSI. Beaucoup de périphériques utilisent de tels protocoles : Ethernet ; Fiber Distributed Data Interface (FDDI) ; HDLC ; Logical Link Control (LLC) ; Media Access Control (MAC) ; Point-to-point protocol (PPP) ; etc.

Protocoles de couche 3

Cette couche correspond à la couche de réseau dans le modèle OSI. À ce niveau, on trouve par exemple les protocoles suivants : Internet Protocol (IP) ; contenant Border Gateway Protocol (BGP) ; Routing information protocol (RIP) ; Open shortest path first (OSPF) ; Integrated Intermediate System to Intermediate System (Integrated IS-IS) ; Internet Control Message Protocol (ICMP) avec Address Resolution Protocol (ARP) ; IPX ; etc.

Protocoles de couches 3 et 4

Xerox Network Services (XNS).

Protocoles de couche 5 et plus

Cette couche correspond à la couche de session dans le modèle OSI. À ce niveau, on trouve par exemple : FTP ; SSH ; SFTP ; HTTP ; IMAP ; NFS ; POP3 ; protocole Samba ou SMB/CIFS ; RSerPool ; SNMP ; SMT ; Telnet ; etc. (Sources Wikipedia.)


C'est à la fois simple et déconcertant. C'est simple, car les connaissances mécaniques qui sont mises en œuvre ne vont pas bien au-delà de celles du dix-neuvième siècle. Seule une « science numérique », logico-mathématique, permet de tirer un tel parti de la mécanique et d'aller si loin au-delà de l'invention de Marconi.

Le secret consiste à moduler et démoduler des suites binaires, et surtout à les encapsuler, c'est-à-dire à les enfermer entre un signal entrant et un signal sortant. À partir de là, un nombre incalculable de signaux les plus divers peuvent circuler par les canaux les plus variés sans se mêler ni se corrompre, et sans nécessiter de hiérarchie ni d'ordre.

Les serveurs

Dans un réseau informatique, un serveur est un ordinateur et un logiciel qui répondent automatiquement aux demandes des clients (ordinateur personnel, poste de travail, terminal et logiciel) à travers le réseau. Ils sont utilisés simultanément pour stocker, partager et échanger des informations. Le World wide web, la messagerie électronique et le partage de fichiers sont des applications de serveurs.

Dans une application distribuée, les traitements sont répartis entre plusieurs ordinateurs d'un réseau informatique. Un protocole de communication établit les règles selon lesquelles les ordinateurs communiquent et coopèrent. Dans une architecture client/serveur les traitements sont effectués par l'exécution conjointe de deux logiciels différents et complémentaires placés sur des ordinateurs différents: le client et le serveur.

Le client formule des requêtes, puis les transmets au serveur. Le serveur reçoit et traite les demandes, puis envoie sa réponse au client. Un protocole de communication établit le format des requêtes envoyées au serveur, et des réponses de celui-ci.

Le mode pair-à-pair (anglais peer-to-peer ou P2P) est l'opposé du mode client-serveur.

Systèmes d'exploitation et logiciels

Il existe de nombreux systèmes d'exploitation optimisés pour le travail de serveur, notamment dans les familles Unix, Mac OS X et Windows NT. Les serveurs étant utilisés en réseau, le système d'exploitation est équipé de divers logiciels utilisés avec de nombreux protocoles, et sont utilisés comme relais ou pour du routage. Divers logiciels serveur sont intégrés dans le système d'exploitation.

Est aussi appelé serveur un logiciel qui traite des demandes envoyées à travers un réseau. Un logiciel serveur donné peut coopérer avec n'importe quel client qui utilise le même protocole. De même un logiciel client donné peut coopérer avec n'importe quel serveur du même protocole.


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Principales utilisations d'un serveur

Serveur de fichiers

Le serveur stocke et partage les fichiers. Les fichiers dans le serveur peuvent être utilisés simultanément par plusieurs clients. Les serveurs de fichiers sont souvent inclus dans les systèmes d'exploitation. CIFS est le protocole du serveur de fichier et d'impression inclus dans les systèmes d'exploitation Windows. NFS est un protocole courant des serveurs de fichiers des systèmes d'exploitation Unix. Samba est un serveur en protocole CIFS pour les systèmes d'exploitation Unix. FTP est un protocole de serveur de fichier très utilisé sur le réseau internet.

Serveur d'impression

Le serveur est utilisé entre des clients, et chacun peut envoyer des documents à une des imprimantes reliée au serveur. Le serveur envoie les documents en file l'imprimante. Les documents peuvent subir des changements de formats pour les adapter aux caractéristiques de l'imprimante. PostScript est le plus courant formats de données en impression numérique. CIFS est le protocole des serveurs d'impression et de fichiers des systèmes d'exploitation Windows. CUPS est un serveur d'impression courant sur les systèmes d'exploitation Unix..

Serveur de base de données

Le serveur est utilisé pour stocker, et utiliser des données dans une ou plusieurs bases de données et partagées entre les clients. Le serveur de base de données fait partie d'un système de gestion de base de données (abréviation SGBD) qui comporte un logiciel client et un logiciel serveur. Les demandes de manipulation de données sont souvent créées par un logiciel de gestion sous forme de requêtes en langage SQL, puis le client les transmet au serveur en utilisant un protocole propre au SGBD. Oracle, Microsoft SQL Server ou MySQL sont des SGBD qui comportent un serveur de base de données.

Une application informatique en architecture trois tiers comporte typiquement un serveur de base de données (tiers 3) avec un serveur web (tiers 2) et un navigateur web (tiers 1). L'application hébergée par le serveur web est le client du serveur de base de données.

Serveur de courrier

Le serveur est utilisé pour stocker et transmettre du courrier électronique. Le courrier partant est transmis au serveur du destinataire. Le courrier arrivé est stocké sur le serveur et est consultable par le client. Un Serveur de courrier réponds à des demandes d'acheminement de messages électroniques. Le serveur stocke les messages arrivés, et transmet les messages en partance au destinataire (un autre serveur de courrier).

SMTP est un protocole utilisé pour acheminer un message électronique entre un client et le serveur, aussi bien qu'entre un serveur et un autre serveur. POP est un protocole utilisé pour récupérer les messages stockés et les transmettre au client. IMAP est un protocole utilisé pour examiner et manipuler les messages stockés à partir d'un client. Les messages en partance sont souvent placés dans des files d'attente, et envoyés groupés à intervalles réguliers (voir spooling).

Un webmail est une application placée sur un serveur web, qui agit comme un client sur un serveur de courrier.

Serveur web

Le serveur stocke et manipule les pages d'un site Web, et les transmet sur demande au client (navigateur web). Un serveur web répond à des demandes de consultation de documents tels que ceux du World wide web. Chaque passage d'un document hypertexte à l'autre par parcours d'un hyperlien dans le logiciel client (la plupart du temps un navigateur web) provoque l'envoi d'une nouvelle demande. Chaque demande peut être envoyée à un serveur différent. HTTP et HTTPS sont les protocoles des serveurs web.

Apache est un serveur web pour les systèmes d'exploitation Unix et Windows. Internet Information Services (abrégé IIS) est un serveur web inclus dans les systèmes d'exploitation Windows. Une application web est un logiciel composé d'un ensemble de traitements qui créent des documents instantanés suite à la réception de demandes de consultation. Le webmail, le wiki, et le weblog sont des applications web.

Autres

Serveur de jeu : Le serveur arbitre et suit l'évolution d'un jeu. Il met en communication les différents joueurs d'un jeux en ligne multijoueur. Le serveur fait partie d'un logiciel de jeu en ligne multijoueur en architecture client-serveur. Il répond à des demandes de diffusion des opérations effectuées par chaque joueur. Le serveur valide les opérations de chaque joueur, arbitre le jeu, puis transmet les évolutions du jeu aux autres joueurs.

Serveur d'applications : Désigne un serveur qui effectue les traitements d'un ou plusieurs logiciels d'architecture client/serveur.

Serveur mandataire (proxy) : Le serveur reçoit des demandes, les contrôle, puis les transmets à d'autres serveurs. Il peut être utilisé pour accélérer le traitement des demandes, ou faire appliquer des règlements (censure, confidentialité, etc.)

Les hébergeurs

Un hébergeur offre, ou loue, des espaces sur des disques ou des sites peuvent être hébergés et mis à la disposition des visiteurs. Il maintient des ordinateurs connectés 24 heures sur 24 à l'nternet, sur lesquels sont installés des logiciels : serveur HTTP (souvent Apache), serveur de messagerie, de base de données…


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Lorsqu'un visiteur demande une page à son navigateur Web, celui-ci interroge des serveurs DNS pour connaître l'adresse IP du serveur hébergeant ce site. Dès qu'il obtient la réponse, le navigateur va interroger ce serveur et lui demander cette page. Le serveur web va alors chercher la page sur son ou ses disques durs (s'il s'agit d'une page statique), ou la fabriquer à l'aide d'un script (s'il s'agit d'une page dynamique), puis l'envoyer au navigateur, qui l'affiche sur l'écran du navigateur.

Les diverses offres d'hébergement

Les hébergements partagés ou mutualisés : Chaque serveur héberge plusieurs sites, jusqu'à plusieurs milliers, dans le but de mutualiser les coûts. Le principal avantage est le prix, le principal inconvénient est que le client mutualisé n'est pas l'administrateur du serveur, il est donc souvent tributaire du bon vouloir de l'hébergeur s'il souhaite une technologie particulière. Dans certains cas, l'utilisateur peut être administrateur d'un serveur virtuel sur lequel son site est installé. Il partage cependant les ressources système avec les autres clients mutualisés.

Les hébergements dédiés : Le client dispose de son propre serveur, et peut en général l'administrer comme il le souhaite, ce qui est le principal avantage de ce type d'offre. Le fournisseur du serveur reste propriétaire du serveur. Les inconvénients sont le prix beaucoup plus élevé que les hébergements mutualisés, et le besoin de compétences pour administrer la machine correctement.

L'hébergement virtuel dédié via un hyperviseur qui offre au client la souplesse d'un dédié (le client administre sa machine comme il le souhaite) en lui fournissant une machine virtuelle qui utilise une partie des ressources d'un serveur (physique) par des techniques de virtualisation.

Les hébergements dédiés dits « managés », avec « serveur dédié infogéré » ou « clés en main » : Le client dispose de son propre serveur mais les techniciens de l'hébergeur s'occupent de sa gestion système. Cette solution est parfaite si l'on n'a aucune connaissance technique d'administration. Il suffit de déposer son site.

La colocation : L'hébergeur met, dans son centre de traitement de données, un espace à disposition du client, de sorte qu'il puisse placer son propre serveur à l'intérieur (La plupart du temps dans des armoires spéciales nommées racks ou « baies »). L'hébergeur met également à disposition du client un câble d'alimentation électrique et un câble ethernet pour qu'il puisse alimenter et connecter son serveur à l'internet. Ce système coûte en principe moins cher, mais les systèmes de sécurité et des badges dans les centres de traitement de données peuvent coûter plus cher que la location.

La plupart des hébergeurs sont payants, il en reste quelques gratuits, le plus souvent il s'agit d'offres d'appel pour leurs prestations payantes, plus riches en fonctionnalités et plus performantes.

L'époque numérique et prénumérique

La spécificité du web est donc de permettre une relation directe, d'égal à égal et sur un même plan, tout en lui permettant de demeurer ouverte, de se faire publique. La simplicité de cet énoncé ne doit pas cacher que c'est là quelque chose de bien difficile à concevoir.

Un telle réalité serait inconcevable sans ces trois inventions intriquées que sont le numérique, l'ordinateur personnel et l'internet. Elle est tout simplement inconcevable pour, disons, l'homme prénumérique (comme on dit préhistorique).

L'usage du net

Le web ne sert pas plus à faire des masses disciplinées marchant d'un même pas dans la même direction, admirant les mêmes célébrités, gobant les mêmes nouvelles, ressassant les mêmes idées… qu'il ne sert à enfermer des individus sur eux-mêmes, à les isoler, les nombriliser. Ce ne sont là que les limites de ce que peut concevoir l'homme prénumérique. Ces deux extrêmes, on doit bien s'en rendre compte, reviennent d'ailleurs au même, et décrivent assez bien ce que faisait déjà la consommation spectaculaire.

Naturellement, le web sert cela aussi, et c'est ce qu'on lui demande. Les ordinateurs personnels, les connexions haut débit, les hébergements, les logiciels… ne seraient pas si accessibles si le web ne se prêtait pas à ces usages dominants, qui sont les seuls commercialement viables, et qui constituent les deux premiers niveaux que j'ai décrits.

Les limitations du net

Un tel usage est cependant un usage détourné et limité. Par limité, on doit comprendre plusieurs choses :

— La première est qu'il s'agit d'un sous-emploi des moyens réels, comme si l'on utilisait une clé-à-griffe pour tourner une poignée de porte.

— La deuxième est que ce sous-emploi exige de se retenir, de limiter soi-même ses moyens. (Sans précautions, une clé-à-griffe risquerait d'arracher la poignée plutôt que d'ouvrir la porte.) Se retenir concerne alors aussi bien l'utilisateur individuel, les pouvoirs publics et tous les fournisseurs d'équipements et de moyens.


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En somme, le troisième niveau est plus simple à utiliser que les deux premiers, mais les chemins pour y parvenir sont brouillés. Pour dire les choses paradoxalement, le type d'usage auquel introduit cet ouvrage est tout à la fois le plus expert et le plus basique.

— La troisième est que cette auto-limitation de l'usage est une source de complications. Il est en somme plus difficile de sous-employer le web, plus techniquement complexe, que d'en tirer toutes les possibilités.

La sorte d'usage qu'implique ce troisième niveau est le plus simple et le plus naturel du web, et le plus aisé à mettre en œuvre. Il ne nécessite même pas les outils de ce que l'on appelle le Web.2, le PHP ou MySQL.

La personne et le web

J'ai dit que le web n'avait pas de centre, et c'est relativement faux. Dès que vous vous connectez, il en a un, vous. Certes, on n'a pas besoin de l'internet pour se croire le centre du monde, mais là ce n'est pas qu'une impression. Il suffirait que tout le monde se déconnecte, et il n'y aurait plus de web.

Ce n'est pas une plaisanterie ; la moindre trace que vous laissez sur le net devient un nœud de croisements, le centre d'un réseau rayonnant sans fin. Vous pouvez chercher à voir sans être vu, prendre sans ne rien donner, vous faire invisible, indécelable, vous cacher sous un avatar et un pseudo, masquer votre IP, porter une fausse barbe, effacer vos traces : peine perdue, vous êtes tracés. Alors autant tomber le masque, montrer votre vrai visage et offrir une main franchement tendue.

Mais à qui et pour quoi ? Voilà la grande innovation de l'internet, et que l'on sent confusément dès qu'on s'y montre aussi peu que ce soit. C'est même très exactement le premier problème qui se pose quand on fait un site, perso ou pas. Dans presque tous les aspects de la vie, il nous est relativement facile de donner une image unidimensionnelle, unipôlaire, univalente. Nous nous construisons une image dans notre famille, dans notre travail, avec nos amis, nos voisins, dans nos associations et nos clubs. Nous changeons de costumes, et personne ne nous voit jamais dans la totalité des rôles que nous interprétons. De même, une entreprise ne présente pas le même visage à ses collaborateurs, ses partenaires, ses fournisseurs, ses clients.

Sur le web, cela paraît d'abord plus facile encore. On sent tous les mensonges possibles, et en effet ils le sont, mais d'un autre côté, toutes les données sont recoupables.

Il est tentant de se construire une image dans un réseau, et une seconde dans un autre, mais l'internet est « le réseau des réseaux ». Il peut être gênant de tenir ici des propos excessifs, et là, se donner l'image d'un personnage respectable et mesuré.

Nous avons immédiatement sur le web les soucis d'un personnage public, mais sans susciter les mêmes intérêts. De prime abord, les autres ne se soucient pas de nos différentes facettes. Si nous les intéressons professionnellement, ils ne cherchent pas nos goûts musicaux (sauf si nous sommes musiciens). Si quelqu'un attend de nous des aides techniques parce que nous utilisons le même système ou le même logiciel, il ne s'intéresse pas à nos idées politiques (sauf si elles concernent ce programme). Comment gérer cela ?

L'image qu'on se construit en ligne est faite pour quiconque, pas pour un groupe précis qui en imposerait assurément une lui-même, souvent sans même connaître quelqu'un autrement que par un CV, un diplôme, une recommandation, voire un costume ; mais « quiconque » n'existe pas.

Nous devons bien nous reconnaître sur le net comme ce point de conjonction de plusieurs réseaux qui convergent sur nous et ne sont plus étanches.

L'autre côté de l'écran

Comme il mêle les cartes entre public et privé, le web brouille le rapport entre la fugacité de la parole et la consistance de l'écrit. Les écrits restent sur le net, bien plus sûrement que sur le papier. Le moindre commentaire des plus désinvoltes ne s'efface pas tout seul, ne s'égare même pas.

On ne se doute pas à quel point tout ce qu'on peut dire, penser ou faire un jour, on ne le dirait, ne le penserait plus, ne le ferait plus dix ans plus tard. On y songe davantage quand on écrit un livre, même si l'on sait qu'il sera archivé, oublié et pilonné en trois ou quatre ans. Tout, au contraire, reste en ligne sur le net, comme si l'encre était encore fraîche, d'autant plus que, même si nous comprenons l'utilité de dater visiblement nos pages, nous négligeons presque toujours de le faire.

De telles idées auraient de quoi nous rendre très nerveux quand nous publions en ligne, et nous donner au moins le trac que nous ressentirions sur une tribune. Mais nous nous trouvons généralement dans un espace familier, dans la quiétude de notre bureau, du fond d'un « chez soi » (home) qui se confond presque avec une « vie intérieure », et qui ouvrirait sur un « autre côté de l'écran », comme l'autre côté du miroir carollien.

L'homme prénumérique que nous demeurons tend à voir dans le web un autre côté du miroir, un monde autre et fondamentalement opposé au réel. L'homme prénumérique peine à concevoir que « l'autre côté de l'écran » n'est jamais qu'un autre écran que son utilisateur regarde en face.

À proprement parler, il n'y a pas de contenu sur le web, le web n'est qu'un réseau qui met en relation des personnes réelles, dans le monde réel, qui font des choses réelles, et dont il est sans-doute plus facile de s'assurer de l'authenticité devant son écran que partout ailleurs.

Principes de base sur les sites et le courriel

L'internet est constitué de deux sortes choses qui fonctionnent en complément : les sites, avec leurs adresses qui commencent pas « http://… », et le courrier électronique. Les sites sont mis sur des serveurs distants par le protocole FTP, et consultés par le protocole HTTP. Le courrier circule par le protocole SMTP.


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C'est aussi simple que ça, et l'on fera bien de garder ce modèle à l'esprit, quelles que soient les complications souvent inutiles qui pourront s'y agréger.

Le courriel

En principe, un site est fait en HTML, et le HTML peut y suffire. En principe, le courrier s'écrit en texte brut, et le texte brut lui suffit.

Les logiciels de courrier sont en principe réglés par défaut pour écrire en HTML, pour afficher des images dans le corps du texte, et afficher les smeileys en format graphique. C'est une très mauvaise idée, et il est conseillé de choisir les réglages contraires dans les préférences.

À quoi ressemble un courrier avec du texte enrichi et des images ? À une pub, et il ne prédispose pas à une lecture attentive.

Le courrier électronique a cet avantage que le texte reçu est immédiatement recopié comme citation dans la réponse où il s'affiche en bleu, décalé par une ligne bleue verticale.


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Il offre la possibilité de découper ce texte pour y introduire nos réponses, et ce procédé peut être répété, les citations successives devenant rouge, puis vertes, décalées un peu plus sur la droite.


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C'est très lisible, en texte brut, alors qu'on ne peut jamais savoir à quoi cela pourra ressemble en HTML.

D'autre part, nous savons tous que les vitesses de connexion et les capacités de stockage ne cessent de croître, et c'est tant mieux si nous pouvons en profiter. Cependant, même une connexion ADSL peut se partage dans des structures assez grandes, réduisant en proportion la vitesse de connexion de chacun. Quant aux toujours plus grandes capacités de stockage, elles n'obligent pas de jeter les anciens supports qui rendent encore des services. On peut stocker des milliers de courriels en texte brut sur une disquette. Un CD, et même une clé USB finissent par ne plus suffire pour des présentations PowerPoint et des Vidéos en pièces-jointes. Certes, cela concerne généralement ces lourds courriels que l'on jette dès qu'on en a pris connaissance. Qu'on en tienne donc compte en postant son courrier.

La complémentarité des sites et des courriels

Les sites et les courriels sont d'ailleurs complémentaires principalement pour cette raison-là. Il ne sert à rien d'envoyer des images, de longs textes ou toute sorte de documents qui se trouvent en ligne. Il suffit d'en envoyer l'adresse, l'URL (Uniform Resource Locator). Collée sur un courriel, elle deviendra immédiatement un lien actif où il suffira de cliquer.

Si ces documents ne sont pas déjà en ligne, on n'a qu'à les placer sur son site. C'est à quoi sert le web, et tous les sites qui le composent : à partager des documents.

Les documents sont partagés en ligne avec quiconque. Mais quiconque, on ne le connaît pas. On envisage toujours de partager des documents avec des gens précis. On peut opter alors pour les rendre accessibles à d'autres ou non.


Arriver à faire tout cela n'est pas particulièrement compliqué, mais demande quand même un peu d'attention et d'apprentissage. Pour permettre de parvenir malgré tout aux mêmes résultats sans rien comprendre ni rien apprendre, on a inventé beaucoup de complications dont on pourra faire ici l'économie.

Le papier et l'écran

Le document et le programme

Papier et écran ne sont pas dans une concurrence réelle. Le fichier numérique est au contraire voué à passer à tout moment de l'un à l'autre. C'est tout l'intérêt du fichier numérique de n'être jamais tout à fait, ni tout entier, sur l'écran ni sur le papier. Il n'est jamais définitivement imprimé, ni définitivement affiché, ni non plus, et ce dernier point a une importance considérable, tout entier dans le programme.

En effet, l'opposition entre le papier et l'écran ne doit pas en masquer une autre plus fondamentale entre le document et le programme. Un document doit être autonome de tout programme particulier. Il pourrait être en effet préjudiciable que notre fichier ne soit plus utilisable si nous faisons appel à un autre, ou qu'il soit du moins partiellement corrompu.

Même un format aussi standard que le PDF peut réserver de mauvaises surprises. Il suffit de changer d'imprimeur, ou encore de version d'un logiciel, pour que le fichier PDF produit exactement de la même façon qu'on s'y est toujours pris, laisse imprimer un texte sans illustration, des illustrations sans texte, ou donne des feuilles de papier immaculées. Et le HTML, pourtant si souple, avec lequel on avait soigné la mise en page qui s'affichait si bien dans Explorer, devient chaotique dans un autre navigateur. Quant à rouvrir dans un autre programme un fichier XPress ou InDesign, il ne faut même pas y songer.

Naturellement, tout document doit être plus autonome encore de tout système informatique ou de tout dispositif matériel, d'affichage, de programmation ou d'impression. Imaginons un peu qu'un texte écrit au stylo Bic ne soit plus modifiable avec de l'encre Waterman. Si l'on n'a pas cela en tête, tout ce dont il est question dans cet ouvrage se réduirait à une vaine « prise-de-tête ».

L'affichage et l'impression

L'affichage et l'impression ne sont pas en concurrence, et justement parce qu'ils ne le sont pas, et que tout ce qui est affiché peut devoir être imprimé, et bien souvent industriellement, comme tout ce qui est imprimable doit bien être affiché, au moins pour l'éditer. Leur compatibilité, donc, est un problème permanent. Il est d'autant plus un problème qu'il inclut le précédent, celui de l'autonomie du document et du programme.

La difficulté dépend en grande partie de nos exigences. Si l'on en a peu, et qu'on se contente d'aligner du texte aussi pauvrement que sur une vieille machine à écrire, tout est un peu plus simple, mais à peine un peu plus : les principaux problèmes demeurent.

Le premier est de rendre correctement certains caractères qui ne font pas partie du jeu standard, les accents notamment, On ne peut quand même pas renoncer aux caractères spécifiques à certaines langues, au français tout particulièrement. Le second, est celui de la séparation des paragraphes, qui cesse d'être visible sans justification ni alinéas.

La typographie

Les machines à écrire n'ont jamais respecté les règles de la typographie française. On peut continuer de les ignorer, renoncer aux guillemets à la française, ou à certains espaces, comme devant le point d'interrogation, ou après un guillemet ouvrant. Si l'on n'y renonce pas, on devra s'assurer que ces espaces deviennent insécables, car il serait pire qu'un point d'interrogation se retrouve en début de ligne, ou un guillemet ouvrant à la fin d'une autre.

Beaucoup de traitements de texte gèrent eux-mêmes la typographie française, mais on peut parfois souhaiter s'en passer (si l'on écrit un ouvrage sur du code par exemple). Il est donc utile de savoir comment les écrire au clavier.

L'espace insécable s'obtient à l'aide de la touche contrôle (option sur Mac) et espace. Pour les autres combinaisons de touches, le mieux est d'afficher son clavier.


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Ci-dessus, les touches enfoncées sont en gris. On voit donc aussi comment composer les lettres liées ou certains symboles.

Dans tous les cas, on devra s'assurer que ces caractères et ces espaces sont bien exportés et importés.


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Les puristes retiendront que les espaces peuvent exiger 1, 1/2 et 1/4 de cadratins, mais seulement quelques logiciels voués à la typographie peuvent le permettre. On trouvera d'ailleurs difficilement des livres respectant ces critères en librairie.

Les conventions de mise en page

Il est aujourd'hui possible, et même relativement facile avec un peu de pratique, d'appliquer en ligne les mêmes règles de mise en page que dans l'imprimerie. Il est préférable cependant de tenir compte de certaines spécificités de l'écran. Tout d'abord, l'éclairage venant de l'intérieur de l'écran, le contraste entre le blanc et le noir fatigue les yeux. Une couleur de fond que ne diminue pas la lisibilité est donc bien venue.

Certaines conventions de mise en page se sont au début imposées sur le net, sensiblement différentes de celles de l'imprimerie.


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Comme il était impossible au début de justifier le texte et de placer des alinéas, la distinction entre les paragraphes n'était pas toujours visible. On laissa donc un espace entre eux. On peut choisir de conserver cette coutume, ou revenir à celles de l'imprimerie, puisque c'est maintenant possible. Ces deux options sont parfaitement justifiables.

Comme tout texte est destiné à être imprimé et à être affiché, on devra seulement prendre garde à ne pas mélanger les deux. Si le texte est bien saisi, il est facile de basculer d'une mise en page à l'autre. Pour cela, on doit éviter les sauts de lignes vides.

Il est d'ailleurs très facile de passer de l'une à l'autre. Il suffit d'ouvrir la page avec un navigateur qui, comme Opéra, permet facilement de décocher la lecture des CSS en passant du « mode auteur » au « mode utilisateur ». Le texte programmé selon les conventions de l'édition s'affichera par défaut selon celles du net.


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Proscrire les sauts de ligne.

Il est préférable de gérer les espaces autour du paragraphe dans l'éditeur de style, plutôt que de sauter des lignes avant et après.


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Utiliser les styles

Pour être capable de modifier en bloc l'apparence et la structure du texte entier, on doit systématiquement utiliser les styles pour les titres et les sous-titres plutôt que modifier chaque fois la taille, l'alignement, l'alinéa…


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Si tout est bien fait, les balises exportées seront claires : H1, H2, H3… P, LI, etc. et non pas un nombre ingérable de CLASS.


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Tout cela et tout ce qui va suivre peut ressembler à des casses-têtes inutiles dont on n'a pas envie de s'occuper quand on écrit, où tout encourage plutôt à aller au plus vite. Il semble évidemment plus simple de glisser un curseur à la souris pour créer un alinéa, changer la police, le corps ou l'alignement d'un paragraphe, d'enfoncer la touche retour pour créer un espace… Ces commodités dans l'immédiat génèrent pourtant de pires casses-têtes dans la durée.

Tout ce dont il est question ici et par la suite, est à la fois complexe et simple contradictoirement. La contradiction est qu'en principe toutes ces techniques devraient être parfaitement maîtrisées avant d'entreprendre d'écrire, alors que le meilleur moyen de les acquérir serait de les prendre en main les unes après les autres et d'améliorer perpétuellement par étapes ses méthodes de travail. C'est comme si l'on exigeait de savoir d'abord avant d'apprendre.

Le mieux, pour trancher cette contradiction, est de faire d'abord au plus simple, d'éviter toutes les complications inutiles, les exigences qui ne sont pas indispensables ; et à chaque occasion, chaque fois qu'on recommence quelque chose, ne pas craindre de parfaire un peu plus.

Tout ce qui suit pourra paraître compliqué, mais, d'une part, quand on l'aura déjà fait plusieurs fois, tout deviendra plus simple ; et d'autre part, il sera rarement nécessaire de tout reprendre à zéro. L'une des principales utilités de la programmation est de ne pas devoir refaire inutilement que qu'on a fait une fois.

Par exemple, tous les réglages de pages et de styles pourront être enregistrés dans des modèles, et des opérations plus complexes pourront l'être sous forme de scripts exécutables ou de petites applications.

On ne doit pas hésiter à prendre parfois des heures pour comprendre et enregistrer des procédures automatiques qui épargneront sans doute d'innombrables fractions de secondes, qui avant tout libèreront l'esprit pour des activités qui le requièrent tout entier, et qui enfin épargneront bien d'autres efforts, vains cette fois, pour émanciper son ouvrages des outils qui auront servi à le produire.


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© Jean-Pierre Depétris, octobre 2009
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