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Jean-Pierre Depetris

Comme un vol de migrateurs


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Carnet vingt-six
Reconstruire la culture

Le 27 décembre

Extraits d'une correspondance avec Pierre Petiot

« Mais recréer la Culture n'est pas une entreprise si difficile non plus. L'expérience montre qu'à 20 ou 30 personnes en 10 à 20 ans on y parvient généralement assez bien. »

Pierre, je vois que tu as le moral ! et je t'en remercie car tu me le transmets.

Je pense aussi qu'il n'est pas si difficile de remporter certains succès. J'ai eu l'occasion de m'en assurer quelquefois dans ma vie. Ce faisant, je me suis aussi aperçu qu'ils pouvaient se transformer en échecs. Il arrive qu'on parvienne à conquérir un terrain qui paraissait stratégique, et qui l'était bien sous certains aspects, car il offrait visibilité, influence, relations, moyens… mais qui se révélait vite le pire ; dans lequel le succès confinait à la plus totale impuissance.

C'est qu'on est dans un monde de paradoxe où le pouvoir se fait l'enveloppe de l'impuissance ; la célébrité, une forme supérieure de l'inexistence ; la richesse, la marque de la servitude ; la reconnaissance, la forme achevée de la négation. Les prisonniers creusent des souterrains, non pour en sortir, mais pour pénétrer dans leurs cellules.

J'avoue ne pas avoir beaucoup de leçons à donner, et ne pas bien savoir comment m'y prendre. Il y a bien trente-cinq ans que je ne sais pas, ou, pour mieux dire, que je sais que je ne sais pas.

Chacun vit avec ses misérables succès : qui une publication, qui une chaire à l'université ; qui une expo dans une galerie prestigieuse ; une élection à la tête du syndicat… et résiste quotidiennement à tout envoyer foutre pour nul ne sait quel autre mirage.

Et si quelqu'un m'en parle, que puis-je dire d'autre que ce non moins misérable conseil : « ne te lâche pas des mains sans te tenir des pieds », alors que j'ai pourtant toujours fait le contraire. Quel conseil donner si l'on ne perçoit jamais, même pour d'autres ambitions, que de misérables succès ?

Si je suis ainsi, ce n'est même pas par intelligence, au contraire, c'est plutôt que je suis trop bête, trop animal. Mes pulsions de mâle dominant ne trouvent que trop leur compte à de tels combats, du moins dans un premier temps, car très vite les misérables succès contraignent à les réfréner. Je n'en ai pas le cœur. Ce qu'il y a de sauvage en moi, et ce qu'il y a d'intelligence, s'entendent trop bien. Ces deux parts, ont trop appris à se faire confiance, à ne se trahir pour rien au monde. Ma sauvagerie sait que mon intelligence est un puits de bons conseils et les écoute, et mon intelligence sait trop bien que l'animal en moi a des instincts qui lui manquent.

Je suis entièrement d'accord cependant avec ta longue lettre dans la mesure où j'entends le discret humour de ton « historique » de la contre-culture et de tes recettes pour « mener les gens ».

Il introduit quelques points essentiels dont il y aurait de quoi écrire une plate-forme :

« Cela consiste ― je crois à créer une critique, des œuvres et un public. Le rôle de la critique consiste à créer une rupture en dénigrant systématiquement ce qui a cours avant. (Qui peut d'ailleurs être très bon :-) ) »

« C'est en fait assez simple. Les hommes marchent toujours plus ou moins au bâton et à la carotte. La critique donne du bâton (sur la culture d'avant) et désigne la carotte (c'est-à-dire les œuvres de la nouvelle culture). »

« Nous savons très bien ce que doit être la critique parce que nous avons le bon point de vue. Ce point de vue est toujours le même, mais il se trouve chaque fois dans la nécessité d'être "contre" parce que la culture qui a cours avant a toujours oublié ce point de vue. (Sans quoi il n'y aurait pas besoin d'être contre.) »

« Le "bon" point de vue, c'est comme le disait Jean Dieudonné à propos des mathématiques : "Pour l'honneur de l'Esprit Humain". Dès que tu te poses la question "Pour l'honneur de l'Esprit Humain" à propos de la vie culturelle actuelle tu as ta réponse immédiatement. Il ne reste pas grand'chose dans la culturelle actuelle qui travaille à l'honneur de l'esprit humain. »

« Côté carotte, il faut des œuvres, des œuvres qui ouvrent vraiment vers un nouveau monde et de sorte que ça se voie. Il n'est pas nécessaire qu'elles soient vraiment bonnes, il suffit qu'elles soient fécondes. »

« Il faut aussi que ces œuvres soient compréhensibles (ce qui n'est pas le cas actuellement). Les œuvres de la Renaissance florentine étaient complexes, mais elles étaient tout à fait compréhensibles du peuple florentin qui en jugeait correctement. »

« La plupart des endroits où on montre de la "culture" et des manières de la montrer sont occupés par le Pouvoir. Ils brillent par leur totale inefficacité du point de vue qui nous occupe. Et ça ne va pas changer tout de suite. Il faut donc identifier des lieux nouveaux où la culture puisse se produire (au sens ou un événement se produit). Il faut aussi trouver de nouvelles manières de montrer la nouvelle culture qui soient en rupture complète avec ce qui a cours. »

« Il faut rendre justice à Louis XVI malgré tout qu'on a injustement traité de con, mais qui était très géographe et dont les derniers mots sur l'échafaud furent ― quand même !!! "a-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ?". »

Oui, ce sont bien d'autres routes que nous devons trouver.

Pour voir les choses d'un point de vue pratique, je reste convaincu que le web reste, malgré sa pollution croissante, la voie déterminante. D'abord parce que, malgré cette pollution, il demeure le dernier champ libre, totalement inaccessible aux pouvoirs du vieux monde qui ne pourraient s'en servir sans renoncer à ce qu'ils sont, et ne peuvent que le polluer, très superficiellement d'ailleurs.

Le web, je crois, demeurera longtemps une contre-société, non pas dans le sens où il serait une opposition à une quelconque société, ni une autre forme de société alternative et plus libre, mais plutôt dans le sens où il penche du côté du réel, et non du côté des représentations et des ritualisations sociales.

Je suis toujours plus étonné en voyant que le web, fonctionnant depuis déjà une vingtaine d'années, demeure pourtant complètement étanche aux structures dominantes, même à celles qui prétendent nous le vendre. Le vieux monde ne s'en sert qu'à ses anciens usages : classer, enregistrer, comptabiliser, surveiller. Il s'en sert aussi comme s'il était un média de masse, et tente de le raccrocher à la télé, à la presse, au téléphone, à l'administration.

En fait ne passe du web dans le « théâtre social » que ce qui n'est plus du web : manifestations publiques, éditions sur papier, reportages télévisuels… À chaque instant on tente de nous prévenir : « Venez vite voir ce qui se passe en lignes ! » Mais on nous prévient et on nous le montre à la télé, sur papier, dans des manifestations publiques, et l'on s'empresse de mettre en ligne ces manifestations, ces articles et ces reportages, à grands frais et sur des sites à vomir.

Sur le web, le vieux monde ne produit que du spam, que nos programmes filtrent à tour de bras. Pourtant, derrière la frange de détritus qui en obstruent l'entrée, le web reste aussi vierge qu'aux premiers jours. Et c'est bien ce qui pourrait rendre difficile la conquête de son chaos.

Curieusement, il est immense, virtuellement infini, et pourtant, il n'est pas si grand. On en serait parfois presque déçu, si l'on n'en était surtout surpris. Il n'est qu'à y faire une recherche pour constater qu'une fausse immensité tient d'abord à un effet d'écho. Des sites ressassent à l'infini ce qui a été dit une fois, et vers quoi il n'est jamais bien difficile de remonter. Il fonctionne comme une chambre d'échos, mais où nous avons toujours les moyens de remonter à la source. Une telle répétition qui partout ailleurs est le signe d'un succès quand bien même il serait misérable, n'y est plus qu'une perturbation sans conséquence.

C'est au fond cette profusion qui fait pencher le web du côté du réel, du côté de la réalité naturelle, qui crée son ordre naturel où le chaos n'empêche pas de s'orienter.

… Mais tout ceci est-il bien pratique ? :-)


Homage à Ernst
- Hommage à Max Ernst -

Le 2 janvier

Suite

jpd : Si je suis ainsi, ce n'est même pas par intelligence, au contraire, c'est plutôt que je suis trop bête, trop animal. Mes pulsions de mâle dominant ne trouvent que trop leur compte à de tels combats, du moins dans un premier temps, car très vite les misérables succès contraignent à les réfréner.

― Je ne me sens pas trop "mâle dominant", mais je ne m'en tire pas mieux.

Moi non plus, remarque. D'autant que mon attention est en général absorbée par des sujets plus sérieux. Mais l'instinct n'en a que plus de champ libre sans le contrôle de la conscience.

jpd : Je n'en ai pas le cœur. Ce qu'il y a de sauvage en moi, et ce qu'il y a d'intelligence, s'entendent trop bien. Ces deux parts, ont trop appris à se faire confiance, à ne se trahir pour rien au monde. Ma sauvagerie sait que mon intelligence est un puits de bons conseils et les écoute, et mon intelligence sait trop bien que l'animal en moi a des instincts qui lui manquent.

― Je ne sais pas si c'est affaire de sauvagerie.

C'est du moins à l'opposé de la domestication. :-) Il manque sans doute un vocabulaire plus fin.

― C'est peut-être une question de capacités que nous a offertes l'Evolution et qui ne se trouvent pas satisfaites.

On peut éventuellement le dire comme ça. :-)


jpd : Pour voir les choses d'un point de vue pratique, je reste convaincu que le web reste, malgré sa pollution croissante, la voie déterminante. D'abord parce que, malgré cette pollution, il demeure le dernier champ libre, totalement inaccessible aux pouvoirs du vieux monde qui ne pourraient s'en servir sans renoncer à ce qu'ils sont, et ne peuvent que le polluer, très superficiellement d'ailleurs.

― Je ne suis pas sûr que le vieux monde n'ait pas les capacités nécessaires pour stériliser le web.

Le vieux capitalisme occidental, non. Il en est bien incapable. Mais on ne sait jamais ce qui peut sortir de l'histoire.

― D'un point de vue logique, j'ai tendance à être d'accord avec toi, mais je n'oublie pas que l'imprimerie était grosse des mêmes promesses.

Elle en a quand même bien tenu quelques-unes. Surtout si l'on songe que l'imprimerie était née bien plus tôt en Chine ou elle a eu des effets impressionnants (si j'ose dire).

― Mais le mode d'action du vieux monde est statistique. Il lui suffit d'occuper 85 à 95% du terrain pour être en mesure de dire : "il n'y a rien d'autre à voir que moi".

Il lui suffit bien plutôt d'être l'arbre qui cache la forêt tant qu'il convainc assez de monde de ne pas se déplacer pour voir derrière. Mais c'est toujours derrière que ça se passe quand même. :-)

― La guerre est sur ce terrain là. Comment occuper l'espace dans des directions qualitativement notables.

 Occuper l'espace ou le devant de la scène ? That is the question. Et c'est vraiment une question complexe, surtout du point de vue tactique. As-tu jeté un œil sur le wiki d'Olivier Auber ?

jpd : Je suis toujours plus étonné en voyant que le web, fonctionnant depuis déjà une vingtaine d'années, demeure pourtant complètement étanche aux structures dominantes, même à celles qui prétendent nous le vendre. Le vieux monde ne s'en sert qu'à ses anciens usages : classer, enregistrer, comptabiliser, surveiller. Il s'en sert aussi comme s'il était un média de masse, et tente de le raccrocher à la télé, à la presse, au téléphone, à l'administration.

― Oui... "Il s'en sert comme s'il était un média de masse, et tente de le raccrocher à la télé, à la presse, au téléphone, à l'administration". Mais je me souviens très bien de l'analogie de l'un des chantres du pouvoir sur France-Culture. Il considérait l'Internet comme de la "Vaine Pature" et disait qu'ils voulaient établir des "Enclosures". N'oublie pas qu'ils ont des plans à 30 ou 40 ans et qu'ils sont patients et tenaces.

En fait, le vieux marché de la culture et des médias pouvaient très bien se servir du web et même le surexploiter sans se casser la tête. Un peu dans le mode Wikileaks qui, au fond, sort les marrons brûlants pour la presse de référence. Mais ils s'en sont montrés incapables et se sentent menacés.

C'est que le spectacle voulait faire lui-même la réalité (voir Debord et le Spectacle intégré).


Pigeons  Toit

Suite 2

― Le web, je crois, demeurera longtemps une contre-société, non pas dans le sens où il serait une opposition à une quelconque société, ni une autre forme de société alternative et plus libre, mais plutôt dans le sens où il penche du côté du réel, et non du côté des représentations et des ritualisations sociales.

― Là, je veux bien que tu développes.

― C'est au fond cette profusion qui fait pencher le web du côté du réel, du côté de la réalité naturelle, qui crée son ordre naturel où le chaos n'empêche pas de s'orienter.

― Là aussi, je veux bien des détails. Je sens que tu dis quelque chose, quelque chose d'important même, mais je ne parviens pas à l'attraper par la queue.


D'abord, sur le web, tout est ramené aux mêmes dimensions de la fenêtre du navigateur. Il s'agit donc d'une image réelle et d'un objet virtuel qui, comme l'enseigne l'optique, correspondent à un objet réel et une image virtuelle se trouvant dans un autre espace (là où, en l'occurrence, quelqu'un l'a fait). C'est donc très différent d'un livre ou d'un journal imprimés, qui, au contraire, à la manière d'un gri-gri, laissent croire qu'on peut mettre dans sa poche la puissance d'un autre, en d'autres lieux. Toute magie est du signe gravé, imprimé, tracé sur des morceaux de matière. Et ça fonctionne toujours : Acheter un livre ou un journal est une forme d'échange magique.

L'objet crée une communauté magique.

Sur le web, non. Soit l'écran demeure une surface totalement étanche, quand bien même il afficherait des pages interactives, soit on trouve quelqu'un au-delà de la relation spéculaire (image réelle et objet virtuel versus objet réel et image virtuelle). Exemple : La première fois que j'ai envoyé un courriel à un développeur, la réponse était accompagnée d'un petit commentaire de textes qu'il avait aimés sur mon site. C'est assez étonnant au fond quand on songe aux rapports humains au sein de l'urbi, où la vie est en miette, nos personnalités toujours parcellaires.

Je me souviens aussi, à la même époque, être allé sur le site du développeur qui avait le premier porté Python sur Mac. J'avais été frappé de voir les différentes rubriques sur la page d'accueil, qui dirigeaient vers ses pages professionnelles, ses pages Python, celles sur des organisations anarchistes, et enfin sur ses compositions musicales. Remarquons au passage que c'est ce que nous devrions, en principe, redouter du web : qu'il soit possible d'y recomposer l'unité d'un homme, d'une vie qui devrait être aussi cloisonnée que privée.

Je me souviens encore d'avoir reçu le message d'un lecteur, un ingénieur, qui ne m'avait jamais contacté avant et dont j'ignorais l'existence. Il avait reconnu dans les images de mon site, le quartier où il était hébergé à Marseille pour quelques jours. Il m'invitait à venir boire un verre chez son hôte pour bavarder de mes Voyages à Bolgobol et de l'ouvrage qu'il était en train d'achever. On redevient en ligne quelqu'un de réel, réellement quelque-part. On en ressent une conscience plus forte d'être sur terre, d'être ici et maintenant, renforcée par l'attention qu'on ne manque jamais de finir par accorder aux fuseaux horaires. Et lorsqu'on se rencontre quelque part, physiquement, on a déjà une connaissance assez complète de qui est l'autre, plus complète en général que celle qu'on aurait pu se faire en se côtoyant de longues années.

Il en résulte une nouvelle hiérarchie qui démasque la précédente. Depuis l'antiquité, on est réduit à rabâcher. Il n'est qu'à lire une traduction des Trois Corbeilles du Bouddha avec ses assommantes répétitions. Ces livres étaient là pour être récités, et mémorisés d'abord avant d'avoir été transcrits. Nous en sommes sur bien des aspects restés là. Ce que nous apprenons ici, nous courrons le répéter là, même sur le web.

Ces temps-ci, il n'est qu'à entrer sur un moteur de recherche « Fontenis », mon regretté camarade, pour accéder à des articles qui se répètent et s'inspirent les uns des autres, reproduisant parfois les mêmes erreurs. Il serait pourtant facile de remonter aux sources de ce rabâchage, si déjà on avait commencé par les mettre en ligne. Nous en sommes toujours au maître de la chaire, au directeur de publication, au commissaire d'exposition, bref, à l'homme qui a vu l'homme, qui a vu l'homme, qui a vu l'ours… Mais nous ne sommes pratiquement plus obligés de le croire.

On avait déjà connu des attitudes inverses, opposant au magistère, l'entendement humain, les lumières de l'esprit, l'expérience sous toutes ses formes, la dignité de l'homme, et qui ne finissaient pas toujours très bien : Platon, Galilée… Sur le fond, le web ne change rien de fondamental ici, juste la facilité de remonter aux sources, et les sources sont toujours l'expérience (reproductible) et l'inférence (qui est au fond aussi une forme d'expérience). Le formidable entrelacs du web conduit toujours à l'expérience réelle,― comme avant peut-être ―, mais sans avoir bien souvent à se lever de sa chaise.

Cette accélération se fait alors aussi bien une inversion. Jusqu'à aujourd'hui, la voie la plus simple consistait à suivre un maître, un guide qui connaît la route. La voie de l'expérience était plus coûteuse, lente et hasardeuse. L'invention de l'imprimerie l'avait cependant favorisée, remplaçant la chaire par le réseau, d'abord en Chine, puis en Occident. Elle permettait de concilier l'expérience personnelle, et donc solitaire, avec l'entraide et le partage.

Il est intéressant de comparer l'évolution parallèle de l'imprimerie et des monastères ou des madrassats. Les centres d'étude, de production et de renouvellement des savoirs, où l'activité principale était quand même la copie, ont souvent abouti à des commanderies militaires, alors que les clercs se décléricalisaient. L'évolution de l'imprimerie a été relativement lente et tranquille en Chine, alors que son introduction en Occident a été catastrophique, et elle y fut l'a(r)me de la Réforme (il est à noter que Luther était aussi un moine), puis des révolutions. (Jusqu'à ces derniers temps, les travailleurs de l'imprimerie ont été l'avant-garde révolutionnaire, où les hackers semblent prendre la relève.)

Il est à remarquer aussi que le tout et la partie fonctionnent assez peu pour le web. Les bons vieux principes de "part de marché" ou d'"état de l'opinion" n'y ont pas sens. Il n'y a pas d'ensemble fini, donc pas de pourcentage : pas de "n/100", seulement "n/x" (ce qui est la version statistique du couteau sans lame qui a perdu son manche).

D'autre par, ce n ne serait qu'une sorte d'écho, de répétition mécanique d'un même item. Dans le meilleur des cas, la répétition est sauvegarde ou miroir, dans le pire, une petite perturbation, un pop-up ou une page qui s'ouvre à la place d'une autre et qu'on referme avant qu'elle n'ait fini de s'afficher. C'est pourquoi les outils de la sociologie ne marchent plus.

 Le schéma est toujours le même : un journal, un parti, une chaîne de télé… appellent à les rejoindre en ligne, et bien sûr ceux qui ont voulu les entendre y vont. De là on déduit une fréquentation en ligne (de l'ordre de n/x évidemment).

Évidemment, il ne se passe rien en ligne, puisqu'il n'y a qu'une inextricable trame entre des gens réels dans des lieux réels, qui font ou non des choses réelles.


Soir


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