Qu'est-ce qu'un texte ?

V LA TEXTUALITÉ

   
   

    Le texte enrichi
   
    Un texte peut cependant ne pas se résumer à une suite de caractères, même en considérant, comme nous le faisons maintenant, des espaces laissés vierges comme des caractères à part entière.
   
    On peut souhaiter qu’il occupe une certaine place sur la page ou sur l’écran, qu’il ait une police, un corps, une longueur de lignes ou des espacements déterminés. On peut souhaiter que certains caractères soient en italique, en gras, soulignés, ou en corps différents, etc. On peut souhaiter que certains passages soient en retrait, qu’ils soient justifiés, centrés, ferrés à gauche, à droite, ou en colonnes. Bref, nous pouvons souhaiter ce que nous appelons une mise en page.
    Est-ce que, mis en page ou non, un texte demeure le même texte ? Cette question ne peut obtenir qu’une réponse de normand : ça dépend du texte.
   
    Contrairement à ce qu’on aurait d’abord pu croire, comme nous l’avons vu plus haut avec Cosmos de Pierre Garnier, un texte spatialiste ne dépend pas forcément des enrichissements d’une mise en page. Certains en dépendent bien davantage sans le paraître.
    Un éditeur de texte suffit à éditer du texte brut, tandis qu’un traitement de texte est nécessaire à une mise en page.
   
   
    Fichier texte et fichier binaire

   
    Il existe actuellement deux façons de stoker des données : dans des fichiers texte ou des fichiers binaires. Le fichier binaire n’est qu’une suite de 1 et de 0. Il est donc illisible, si ce n’est pour un programme capable de les générer. On les appelle « fichiers propriétaires ». Ils sont par contre beaucoup plus faciles à lire par ce programme, et surtout plus rapides à traiter. La plupart des programmes sont toutefois capables de convertir en texte de tels fichiers, qui deviendront alors lisibles par tout programme.
    Un fichier texte est en réalité lui aussi un fichier binaire. les suites de 0 et de 1 y sont simplement regroupés en des ensembles universels. On parle alors de format, ou de langage, non propriétaire.
    Les lettres y sont numérisées en suites de 8 chiffres (16 pour certaines langues asiatiques).
    A = 01000001 = 65
    B = 01000010 = 66
    C = 01000011 = 67
    …

    Un tel codage ne concerne que les caractères, y compris les invisibles, mais pas les styles ni les différents enrichissements qui ne peuvent être interprétés d’un logiciel à un autre sans des traducteurs appropriés.
   
   
    L’hypertexte

   
    Lorsqu’on écrit à la plume, ou avec tout instrument comparable, on peut bien mettre en page son texte comme on le désire, et même sans y penser. Si l’on utilise tout autre procédé, on rencontre des contraintes qui, selon comment on est capable de les maîtriser, peuvent être autant de limites que de moyens.
   
    Quand un écrivain donne son texte à un imprimeur, il peut lui faire toute confiance, ou lui donner au contraire des indications précises. Il pourra lui demander aussi d’introduire certaines figures, illustrations ou tableaux dans le corps du texte ou dans des planches séparées, des notes qu’il pourra souhaiter en bas de page, en fin de livre ou de chapitres, un plan, un index, etc.
    Ces indications, il devra bien les donner à l’imprimeur d’une manière quelconque, oralement ou par écrit. Dans tous les cas, l’imprimeur lui rendra une épreuve à corriger. Là encore, l’auteur devra bien lui donner des indications. Il utilisera alors des signes plus ou moins conventionnels.
   
    Toutes ces indications auraient bien pu être appelées depuis toujours « hyper-texte », car c’est exactement la fonction du html dans l’édition numérique. Le html donne au logiciel toutes ces indications que l’auteur aurait données avant à l’imprimeur.
   
   
    Textualité et hypertextualité
   
   
    L’hypertexte ne fait pas partie du texte dans la mesure où il est du code qui, par nature, doit rester invisible. il en fait pourtant partie dans le sens où il est visible dans la mise ne page et les enrichissements qu’il commande. En cela, le code se distingue des caractères invisibles qui, masqués ou affichés, produisent les mêmes effets.
    Quand la paire de balises <i> et </i> sont invisibles, les caractères qu’elle enferme sont en italiques, quand elles sont visibles, ils ne le sont plus.
   
    <i>caractères en italiques</i>
    caractères en italiques
   
    Selon le même principe, si je souligne un mot sur mon manuscrit pour signifier à l’imprimeur de le mettre en italiques, le mot est soit souligné sur mon manuscrit, soit en italique sur la page imprimée, mais pas les deux au même endroit ou en même temps.
   
    Les annotations d’un texte peuvent être textuelles ou hyper-textuelles. Si j’écris une note en bas de page ou en fin de texte, l’appel de note que j’inscrirai dans le corps du texte sera une annotation textuelle. Celle-ci ne devra en effet jamais disparaître au cours des possibles rééditions.
    De même, si dans un index j’écris à la suite du texte indexé les numéros de pages, de lignes ou de paragraphes auxquels ces mots renvoient, de telles annotations demeurent textuelles.
    Sur un fichier informatique, je pourrais au contraire rendre ces notes actives au click de souris pour provoquer l’affichage immédiat du passage. Dans ce cas, les références du passage pourront être rendues invisibles et seront donc de l’hypertexte.
    Exemple :
   
    Consulter mon <a href="jdepetris.free.fr/">site</a>
    Consulter mon site

   

    Je peux naturellement faire les deux : Écrire la référence textuellement au sein des balises qui activent l’URL.
   
    Consulter mon site: <a href="jdepetris.free.fr/">"jdepetris.free.fr/"</a>

   
   
   
   

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La Version 01 française de Qu'est-ce qu'un texte ? est constitué
de 16 fichiet html associés à une feuille de style (text1.css)
et d'un dossier "graphics" contenant 15 fichiers,
réunis dans un fchier txt_fr, que l'on peut librement télécharger.

© Jean-Pierre Depétris, avril 2002, avril 2003
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