Jean-Pierre Depétris


Sans Histoire




LIGNES DE FAILLE



— Tu verras, c’est un être exceptionnel !
— Être sincère avant tout. On ne convainc personne si l’on n’y croit pas.
— Il n’est jamais bon pour le moral de rester sans rien faire.
— Il avait une trop haute idée de l’homme pour croire à l’innocence.
— Quand il entendait « choses concrètes », il ne pouvait imaginer que des outils ou des armes.
— Il faut du travail pour tous !
— Il croyait qu’un opéra bouffe était un opéra pendant lequel on bouffait, comme au café-théâtre.
— Les gens n’ont plus le temps de chercher, il faut aller à leur rencontre.
— Il collectait des paquets de lessive pour aider les polonais.
— Tu aurais dû venir, on a très bien mangé.
— Ils voulaient douter de tout, mais ils n’étaient parvenus qu’à douter d’eux-mêmes.
— Il ne pouvait s’empêcher d’ouvrir la bouche en découpant aux ciseaux.
— « Embrouiller la confusion », disait-il. Il avait fait une overdose de dialectique.
— Ils se montraient souvent ensemble, mais dès que l’un parlait les autres avaient honte.
— Ils disaient que le monde avait surgi d’une explosion originelle.
— Ils avaient dû lire ça quelque part.
— Il ne fallait pas amener des gâteaux !
— Le premier servi, plutôt que le second à Rome !
— Il faut se mettre à la portée de tous. Vous ne vous adressez pas forcément à des intellectuels.
— On efface tout ; on recommence.
— On se demande quoi faire après le spectacle. — Comme si le spectacle devait finir.
— Tout est culture. Hier encore je disais que tout est politique, mais tout est culture aussi.
— Mettre l’élitisme à la portée de tous !
— Tu verras, il y aura beaucoup de gens intéressants.
— Il faut être un peu malhonnête.
— Rien n’est plus insupportable que de faire souffrir un être cher.
— Il tenait à passer pour un « pro ».
— Alors juste encore un petit verre.
— Quand il commençait à appeler une nénette « ma puce », le plus dur était fait.
— Le plus dur, c’est de se lever.
— Oui, il y avait en lui l’attente, le désir d’une catastrophe. Cela lui faisait peur.
— Une forme de suicide, mais qui laisse la mort en sursis....


© Jean-Pierre Depétris, 2002

SANS HISTOIRE Et quelques autres petits textes de circonstance
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