Jean-Pierre Depétris

Au Pays des aveugles


Notes

 

1 On peut affirmer en tout cas qu'elle guide. .

2 Probables et non Possibles. Le propre des probabilité, est que plus on les multiplie, plus leurs fourchettes deviennent larges.

3 Et pour tout dire « insaisissable », mais « résistante ».

4 On croit toujours trop à la révolution, jusqu'à finir par en faire un objet de croyance.

5 J'hésite à dire des « signes sonores », ce qu'ils sont bien pourtant, et en même temps ne le sont pas selon le sens que l'on donne à « signe ».

6 Creuser « reconnaître » ici : prendre la chose réelle pour le « signe » du « modèle ».

7 Ce serait peut-être cette tendance à considérer « objet » (réel) et « personne » comme des notions à peu près identiques qui m'exaspérerait.

8 Et la prétention, dans mes études à l'université, d'y chercher comme une issue.

9 Encore peut-être la trace de ce difficile lien entre « amour physique » et « amour intellectuel ».

10 La psychanalyse comme une dédramatisation, mais ce n'est pas une déthéâtralisation.

11 Du Fou au bateleur, Christian Guez, Jean-Pierre Coudray, Presses de la Renaissances.

12 Séminaire quatre, la relation d'objet.

13 Dix ans après l'avoir écrit, je découvre que ma façon de présenter ces deux attitudes est trompeuse. Je laisse penser qu'elles recouvriraient une opposition entre l'Orient et l'Occident. Je ne dis pourtant rien de semblable. Mon « dualisme radical » est en fait la posture stoïcienne, qui imprégna bien plus durablement et profondément les différents Orients. Même sous sa forme occidentale, elle vient d'Orient : Épictète était Syrien.

L'attitude stoïcienne, reposant sur une nette distinction entre « ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas » est à la base de la posture scientifique. Il est donc normal qu'elle s'implantât en Occident avec la nouvelle science née à la suite de la Renaissance.

Je donne aussi l'impression fallacieuse que la seconde posture serait plus particulièrement « orientale », alors qu'elle dominait au moins autant l'Occident chrétien. Je voulais seulement préciser qu'elle fut mieux élaborée par le Soufisme ou des écoles bouddhistes.

14 Il est à noter que dans le Français classique, le mot « politesse » avait exactement le sens qu'a pris depuis « culture ». La seule différence est peut-être l'idée de contrainte. Althusser, dans Psychanalyse et sciences humaines, se trompait en croyant qu'on devient humain en rencontrant les contraintes d'un ordre de la culture. On devient humain en rencontrant la politesse ; c'est à dire, en rencontrant chez les autres la politesse qui nous est due. Les discours qui prônent la politesse sont généralement lénifiants et conservateurs car ils reposent sur les mêmes principes de contrainte. Comment pourrait-on apprendre la politesse à un petit enfant, qui ne sait rien, ni ne comprend rien, si ce n'est sous la forme de la politesse qui lui est due ? C'est une observation d'évidence, presque une loi naturelle : celui qu'on traite poliment ne sait très vite plus être impoli. Chacun est en définitive le seul juge de la politesse qui lui est due.

15 Il est vrai qu'il y a aussi des peaux à l'intérieur du corps, des peaux qui limitent les organes.

16 [...] Il faut prêter aux faiblesses de la mémoire le secours d'une sorte de mouvement continu de la pensée. Si donc, par exemple, j'ai commencé par reconnaître, grâce à des opérations distinctes, quelle est la proportion qui existe entre les grandeurs A et B, ensuite entre B et C, puis entre C et D, et enfin entre D et E, je ne puis m'en faire une idée précise à partir de celles que je connais déjà, à moins de me les rappeler toutes. Aussi vais-je les parcourir plusieurs fois par un mouvement continu de l'imagination, qui voit chaque terme par intuition en même temps qu'elle passe aux autres, jusqu'à ce que j'ai appris à passer si rapidement de la première proportion à la dernière que je ne laisse presque plus aucun rôle à la mémoire et qu'il me semble avoir une intuition simultanée de tout ; de cette manière, en effet, tout en aidant la mémoire, on remédie aussi à la lenteur de l'esprit, et l'on accroît dans une certaine mesure sa capacité. (Règles 387-388)

17 J'englobe ici la psychanalyse dans la psychothérapie, car il me semble qu'elle s'y est englobée elle-même. Il y a trente ans, tout psychanalyste aurait insisté sur de telles différences ; aujourd'hui, le même praticien, qui pratique les deux, insistera sur leur solution de continuité.

18 Les réponses médicales qu'apportaient, ou n'apportaient pas, Freud, Klein, Dolto, Lacan..., étaient encore bien médicales, au moins en un certain sens.

19 [...] Il faut prêter aux faiblesses de la mémoire le secours d'une sorte de mouvement continu de la pensée. Si donc, par exemple, j'ai commencé par reconnaître, grâce à des opérations distinctes, quelle est la proportion qui existe entre les grandeurs A et B, ensuite entre B et C, puis entre C et D, et enfin entre D et E, je ne puis m'en faire une idée précise à partir de celles que je connais déjà, à moins de me les rappeler toutes. Aussi vais-je les parcourir plusieurs fois par un mouvement continu de l'imagination, qui voit chaque terme par intuition en même temps qu'elle passe aux autres, jusqu'à ce que j'ai appris à passer si rapidement de la première proportion à la dernière que je ne laisse presque plus aucun rôle à la mémoire et qu'il me semble avoir une intuition simultanée de tout ; de cette manière, en effet, tout en aidant la mémoire, on remédie aussi à la lenteur de l'esprit, et l'on accroît dans une certaine mesure sa capacité. (Règles 387-388)

20 Il montre comment l'esprit ne peut échapper à sa fonction de servir l'âme.

21 An Outline of Philosiphy, 1927. Routledge 1993, page 17.

 

 

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