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À BOLGOBOL



Jean-Pierre Depetris

Bolgobol, le retour
Préface pour l'édition imprimée

 

 

Pendant l'hiver 2008, mon ami Karl Boghartte m'a suggéré de publier mon premier journal de voyage à Bolgobol chez la Belle Inutile. Je traduisais alors son ouvrage, Antibodies, déjà paru en anglais dans la même édition.

Quand le mien est sorti à la fin de l'été, je n'avais encore pris aucune décision pour les tomes suivants, ni non plus pour l'édition en français de son propre livre. Tout ceci ressemble à de l'improvisation, mais en réalité c'est de l'expérimentation.

Nous expérimentons, car nul ne sait aujourd'hui ce que devient le livre, ni où vont les lettres. Le livre, qui existait bien avant que l'imprimerie ne fût inventée, rappelons-le, et qui en a été profondément transformé depuis le huitième siècle en Chine, se trouve maintenant bien à l'étroit dans son « marché », alors même que la numérisation des documents lui ouvre des perspectives encore insoupçonnées.

L'important n'est pas l'émancipation du papier, ni de tout support matériel. Ceci est déjà le propre de la pensée, du langage et de l'écriture, et finalement de tout travail humain. Nous avons moins besoin de supports que d'outils matériels. Nous avons besoin d'émanciper l'outil de sa fonction de support, de support de vente ; la production, du marché. De tout ceci il est déjà question dans mon ouvrage, même si c'est dans un ordre très décousu.


Cet ordre décousu que m'autorise la forme diariste de mes « romans-feuilletons » philosophique, offre l'avantage de pouvoir les prendre par le bout qu'on veut — comme les séries. Il n'est notamment pas indispensable d'avoir lu le tome un avant de lire le tome deux. C'est tout juste d'ailleurs si celui-ci se place entre le premier et le troisième.

Ceux qui ont lu la préface de À Bolgobol savent déjà que ce deuxième journal n'a pas été écrit exactement comme les autres. Seuls le premier et une partie du deuxième chapitre ont été édités en ligne en temps réel, et pour un nombre extrêmement limité de lecteurs qui en avaient les droits d'accès. Ils ne devinrent librement accessibles qu'un an plus tard, alors que je commençais la publication de mon troisième journal. Un an plus tard encore j'en ai édité l'intégralité largement réécrite. L'édition de ce tome complet fut donc postérieure à celle du suivant — c'est en partie pourquoi il est sensiblement plus court que les trois autres. Tout ceci fait que ce peut être un bon choix pour commencer la lecture de l'ensemble.

Le livre original demeure évidemment toujours accessible en ligne1 et en source libre selon les termes de la Licence pour Documents Libres2, qui réserve les droits pour toute édition imprimée.



1http://jdepetris.free.fr/Livres/retour/

2http://guilde.jeunes-chercheurs.org/Guilde/Licence/ldl.html

 

 

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