Bolgobol, le retour Préface pour
l'édition imprimée
Pendant l'hiver 2008, mon ami Karl Boghartte m'a suggéré
de publier mon premier journal de voyage à Bolgobol chez la
Belle Inutile. Je traduisais
alors son ouvrage, Antibodies,
déjà paru en anglais dans la même édition.
Quand le mien est sorti à la fin
de l'été, je n'avais encore pris aucune décision
pour les tomes suivants, ni non plus pour l'édition en
français de son propre livre. Tout ceci ressemble à de
l'improvisation, mais en réalité c'est de
l'expérimentation.
Nous expérimentons, car nul ne
sait aujourd'hui ce que devient le livre, ni où vont les
lettres. Le livre, qui existait bien avant que l'imprimerie ne fût
inventée, rappelons-le, et qui en a été
profondément transformé depuis le huitième
siècle en Chine, se trouve maintenant bien à l'étroit
dans son « marché », alors même
que la numérisation des documents lui ouvre des perspectives
encore insoupçonnées.
L'important n'est pas l'émancipation
du papier, ni de tout support matériel. Ceci est déjà
le propre de la pensée, du langage et de l'écriture, et
finalement de tout travail humain. Nous avons moins besoin de
supports que d'outils matériels. Nous avons besoin d'émanciper
l'outil de sa fonction de support, de support de vente ; la
production, du marché. De tout ceci il est déjà
question dans mon ouvrage, même si c'est dans un ordre très
décousu.
Cet ordre décousu que m'autorise
la forme diariste de mes « romans-feuilletons »
philosophique, offre l'avantage de pouvoir les prendre par le bout
qu'on veut — comme les séries.
Il n'est notamment pas indispensable d'avoir lu le tome un avant de
lire le tome deux. C'est tout juste d'ailleurs si celui-ci se place
entre le premier et le troisième.
Ceux
qui ont lu la préface de À Bolgobol
savent déjà que ce deuxième journal n'a pas été
écrit exactement comme les autres. Seuls le premier et une
partie du deuxième chapitre ont été édités
en ligne en temps réel, et pour un nombre extrêmement
limité de lecteurs qui en avaient les droits d'accès.
Ils ne devinrent librement accessibles qu'un an plus tard, alors que
je commençais la publication de mon troisième journal.
Un an plus tard encore j'en ai édité l'intégralité
largement réécrite. L'édition de ce tome complet
fut donc postérieure à celle du suivant — c'est
en partie pourquoi il est sensiblement plus court que les trois
autres. Tout ceci fait que ce peut être un bon choix pour
commencer la lecture de l'ensemble.
Le livre original demeure évidemment
toujours accessible en ligne
et en source libre selon les termes de la Licence pour Documents
Libres,
qui réserve les droits pour toute édition imprimée.
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