Souvent une agitation descend
Dans ces jours sans surprise
Où la pomme du temps semble blette,
Et c’est comme un cirque ambulant
Où des acrobates danseraient sans discontinue
Sur les fils tendus de la nuit.
Alors des mains battent,
Des doigts tombent comme une pluie
Sur des touches noires et blanches,
Sur des pavés
Qui, dit-on, recouvrent des plages,
Où des vagues roulent et s'écrasent,
Roulant comme des glaçons sous la langue,
Des dents massives sous la lune,
Et c’est comme si le souffle des jours et des nuits haletait.
Si loin au-delà des phares sur la mer,
Au-delà des constellations,
Après la dernière porte cloutée,
Au-delà de la flûte aux mille trous,
Des divisions infinies de l’unique,
Se tient l’ultime coquille de l’instant
Attendant son bernard-l’ermite.
Alors, pour demain encore sera le jour.
© Jean-Pierre Depétris, hiver 2012 - 2013, hiver 2014
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