DE SABLE ET DE VENT

Jean-Pierre Depetris, hiver 2012-2013.



Les heures creuses

La vespa du plaisir allait sur des routes de sable

Dormant debout dans le crépuscule hivernal

Puis les toits de tuiles cédèrent le pas aux toits d’ardoises.

De lourdes légendes disaient des cieux cendrés

Et les tables étaient dressées dans les restaurants de banlieue.

C’était l’heure peinarde où les routiers vont boire

Le cœur plein du vide de l’esprit

      Ces heures fraîches où les lézards se terrent entre les pierres

      Ces heures creuses comme les moyeux d’une roue

Et le soleil penchait incroyablement sur l’horizon

           Comme une moto dans un virage

           Comme un violon

Il penchait tant qu’on pouvait croire qu’il ne se redresserait plus.

J’avais appris très jeune à me méfier du temps qui passe

Mais qui se garde bien de nous dépasser

           Qui nous contourne plutôt

           Et grogne comme un chien dans notre dos.

Elle avait les gestes d’une danseuse balinaise pour dérouler le temps

Mais maladroits pourtant

Et elle ne paraissait pas innocente dans les étincelles de pluie à la lueur du jour couchant.

Le 13 décembre 2012



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© Jean-Pierre Depétris, hiver 2012 - 2013, hiver 2014

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Adresse de l'original : http://jdepetris.free.fr/Livres/de_sable/




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